L’épisode La Niña potentiel sera probablement court et de faible intensité

11 décembre 2024

Un épisode La Niña pourrait se développer dans les trois prochains mois, mais il devrait être court et de faible intensité d’après le dernier bulletin Info Niño/Niña publié par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Messages clés
  • La Niña a tendance à entraîner une baisse ponctuelle des températures
  • Elle n’annule pas le réchauffement de la planète à long terme dû aux activités humaines
  • L’année 2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais observée.
  • Des conditions neutres (ne dénotant ni un épisode El Niño ni un épisode La Niña) prévalent actuellement
  • Les prévisions saisonnières facilitent la prise de décisions dans les secteurs sensibles au climat

Selon les dernières prévisions des centres mondiaux de production de prévisions à longue échéance relevant de l’OMM, il est probable à 55 % que les conditions El Niño oscillation australe (ENSO) neutres (ne dénotant ni un épisode El Niño ni un épisode La Niña) laissent la place à un épisode La Niña pendant la période de décembre 2024 à février 2025.

Par la suite, pour la période de février à avril 2025, le retour à des conditions ENSO neutres est le scénario privilégié, avec une probabilité de 55 %.

Le phénomène La Niña correspond au refroidissement à grande échelle des eaux de surface dans le centre et l’est du Pacifique équatorial, associé à des variations de la circulation atmosphérique tropicale, par exemple des vents, de la pression et des précipitations. En général, La Niña produit des variations climatiques à grande échelle opposées à celles associées à El Niño, notamment dans les régions tropicales. 

Cependant, les phénomènes climatiques d’origine naturelle, tels que La Niña et El Niño, s’inscrivent dans un contexte plus large de changement climatique d’origine anthropique, qui fait s’élever les températures mondiales, accentue les conditions météorologiques et climatiques extrêmes et modifie les régimes saisonniers de précipitations et de températures.

«L’année 2024 a commencé avec El Niño et est en passe de devenir l’année la plus chaude jamais enregistrée. Même si le phénomène La Niña, connu pour refroidir temporairement le climat, se manifeste, il ne suffira pas à contrebalancer le réchauffement induit par les niveaux records des gaz à effet de serre, dont la spécificité est de piéger la chaleur dans l’atmosphère», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo. 

«Malgré l’absence de conditions El Niño ou La Niña depuis le mois de mai, nous avons été témoins d’une série extraordinaire de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment de précipitations et d’inondations records qui sont malheureusement devenues la nouvelle norme dans le contexte du changement climatique», a-t-elle poursuivi. 

À la fin du mois de novembre 2024, les conditions ENSO neutres observées sur le plan atmosphérique et océanique depuis mai 2024 persistaient. Les températures de surface étaient légèrement inférieures à la normale dans une grande partie du centre et de l’est du Pacifique équatorial. Toutefois, les anomalies négatives ne correspondaient pas encore aux seuils caractéristiques de La Niña. La lenteur de ce développement pourrait être due aux fortes anomalies de vents d’ouest observées pendant une bonne partie de la période allant de septembre à début novembre 2024 et qui ne sont pas propices au développement de La Niña. Dans le précédent bulletin Info-Niño/Niña, publié en septembre, la probabilité d’apparition de la Niña pendant la période de décembre 2024 à février 2025 était estimée à 60%.

Les prévisions saisonnières relatives à El Niño et La Niña et à leurs incidences sur les régimes climatiques à l’échelle mondiale constituent un outil important pour étayer les alertes précoces et favoriser les interventions rapides.

Graphique OMM montrant les probabilités ENSO pour décembre 2024-février 2025 : 45 % neutre, 55 % La Niña, 0 % El Niño. Le texte indique les conditions qui persistent depuis mai 2024.
Probabilités ENSO pour décembre 2024-février 2025

Bulletin saisonnier sur le climat

Étant donné que le phénomène ENSO n’est pas le seul moteur du système climatique de la Terre, l’OMM publie régulièrement un bulletin saisonnier sur le climat. Ce bulletin tient compte de l’influence d’autres grands modes de variabilité du climat, tels que l’oscillation nord-atlantique, l’oscillation arctique et le dipôle de l’océan Indien. Il rend également compte de la surveillance des anomalies relatives aux indices de température en surface de l’Atlantique tropical nord et de l’Atlantique tropical sud.
 

On the left, a global map showing predicted surface air temperatures for DJF 2024-25. On the right, a map shows predicted rainfall for the same period.
Prévisions probabilistes de la température de l’air en surface et des précipitations pour la période de décembre 2024 à février 2025. Les zones de couleur plus foncée correspondent à la catégorie de terciles ayant les probabilités de prévision les plus élevées. Les terciles correspondant aux probabilités les plus élevées sont signalés par les zones ombrées en bleu, rouge et gris, respectivement, pour les valeurs de température inférieures à la normale, supérieures à la normale et proches de la normale, et en orange, vert et gris, respectivement, pour les valeurs de précipitations inférieures à la normale, supérieures à la normale et proches de la normale. Les zones blanches correspondent à des probabilités égales pour toutes les catégories. La période de référence est 1993-2009.

Selon la dernière édition de ce bulletin, des anomalies positives de températures de surface devraient persister à grande échelle dans tous les bassins océaniques, hormis dans la zone du Pacifique oriental proche de l’équateur (ce qui correspond à l’apparition probable d’un phénomène La Niña de faible intensité). On s’attend donc à ce que la quasi totalité des surfaces émergées présentent des températures supérieures à la normale.

Les prévisions concernant les précipitations pour la période de décembre 2024 à février 2025 cadrent avec l’augmentation du gradient positif de température de surface est-ouest qui est caractéristique du phénomène La Niña.

Les bulletins de l’OMM reposent sur les données des centres mondiaux de production de prévisions à longue échéance de l’OMM. Ils sont conçus pour aider les gouvernements, les Nations Unies, les décideurs et les acteurs de secteurs sensibles au climat à protéger les vies et les moyens de subsistance.

Les centres climatologiques régionaux et les Services météorologiques et hydrologiques nationaux suivront de près l’évolution du phénomène ENSO au cours des prochains mois.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

  • Clare Nullis Attachée de presse de l’OMM cnullis@wmo.int +41 79 709 13 97
  • WMO Strategic Communication Office Media Contact media@wmo.int
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