HydroConférence: priorité absolue à l'amélioration de la gestion de l'eau

14 mai 2018

La situation concernant les ressources en eau de la planète est reconnue comme faisant partie des grandes problématiques auxquelles notre monde en rapide mutation est confronté. Une conférence de trois jours sur les services hydrologiques a donc été convoquée en raison de l'urgence qu'il y a à améliorer la prévision, la gestion et l'exploitation des réserves d'eau douce et à empoigner les problèmes que posent l'excès d'eau, la pénurie d'eau ou la pollution de l'eau.

La situation concernant les ressources en eau de la planète est reconnue comme faisant partie des grandes problématiques auxquelles notre monde en rapide mutation est confronté. Une conférence de trois jours sur les services hydrologiques a donc été convoquée en raison de l'urgence qu'il y a à améliorer la prévision, la gestion et l'exploitation des réserves d'eau douce et à empoigner les problèmes que posent l'excès d'eau, la pénurie d'eau ou la pollution de l'eau.

Organisée du 7 au 9 mai, l'HydroConférence a réuni 215 prestataires et bénéficiaires de services hydrologiques représentant 85 pays et appelés à renforcer les échanges de connaissances et la coordination entre les parties prenantes. Les délégués sont convenus qu'on ne pourrait exploiter durablement les ressources en eau et prévenir efficacement les risques de catastrophes qu'en s'attaquant à l'ensemble de la chaîne de valeur, depuis la collecte des données jusqu'à la conception de services hydrologiques susceptibles de faciliter l'élaboration des politiques et le processus de décision.

«Une meilleure gestion de l'eau s'impose, et ce à toutes les échelles, mais nous ne pouvons gérer que ce que nous mesurons». Cette constatation a été maintes fois répétée lors de la conférence.

«Nous devons nous doter d'un plan d'action», a déclaré le président de la conférence, Johan Gély, de la Direction suisse du développement et de la coopération. «Des services hydrologiques de qualité ont un impact considérable sur les trois volets de l'action menée par la communauté internationale pour favoriser le développement durable, la prévention des catastrophes et l'adaptation au changement climatique.»

Selon les estimations, en 2050, au moins une personne sur quatre habitera dans un pays victime de pénuries d'eau douce chroniques ou récurrentes. Plus de deux milliards de personnes boivent de l'eau contaminée, tandis que l'insalubrité et les maladies véhiculées par l'eau en font périr chaque semaine des centaines de milliers, tel un tsunami invisible, a souligné M. Gély.

Les incidences des catastrophes naturelles sont à 90 % liées à l'eau. Le coût des inondations est estimé à 120 milliards de dollars par année, tandis que les sécheresses retardent la croissance économique et engendrent des mouvements migratoires. L'eau joue un rôle clef dans le processus d'adaptation au changement climatique.

Plus de 150 pays se partagent des cours d'eau, des lacs et des aquifères. À l'instar du temps et du climat, l'eau se joue des frontières. La stabilité internationale passe donc obligatoirement par la coopération transfrontalière et l'échange de données dans le domaine de l'eau.

L'OMM a organisé l'HydroConférence en partenariat avec d'autres organisations internationales de façon à ce qu'elle coïncide avec les premiers événements organisés à l'occasion de la Décennie internationale d'action sur le thème «L'eau et le développement durable» (2018‑2028).

Le débat de haut niveau qui s'est tenu le 9 mai était conçu pour donner un nouvel élan à la collaboration nécessaire à la mise en place et à l'exploitation de services hydrologiques dans le monde entier, pour tirer parti des connaissances et du savoir-faire de tous et pour mobiliser l'appui des secteurs public et privé dans le cadre d'initiatives phares.

Le Président – David Grimes – et le Secrétaire général – Petteri Taalas – de l'OMM ont tous deux souligné que l'OMM s'était engagée à donner la priorité absolue aux questions relatives à l'eau.

L'OMM a entrepris de renforcer son rôle en ce qui concerne les observations et les services relatifs à l'eau et les activités climatologiques qui s'y rapportent. Elle encourage la mise sur pied de centres nationaux d'alerte précoce multidanger, le resserrement des liens, à l'échelle mondiale et régionale, entre les organismes hydrologiques et météorologiques et une culture de l'échange pour ce qui est des données.

Quelques points forts du débat de haut niveau:

«L'eau est source de vie et il faut en faire un instrument de paix. C'est une ressource commune pour laquelle la coopération s'impose», a fait valoir Danilo Türk, président du Groupe mondial de haut niveau sur l'eau et la paix, qui préconise une plus grande diplomatie dans le domaine de l'eau et une coopération accrue dans le contexte des bassins transfrontaliers.

Le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajcak, a déclaré que la menace d'une crise mondiale de l'eau devenait de plus en plus concrète: des millions de personnes boivent de l'eau contaminée et le changement climatique assèche les cours d'eau. «La crise de l'eau est manifeste, que l'on se trouve à Flint, dans le Michigan ou au Cap, en Afrique du Sud», a-t-il ajouté. «Des vies humaines sont menacées, tout comme les moyens d'existence. Il nous incombe d'autant plus de concrétiser l'objectif de développement durable 6, relatif à l'eau. La bonne nouvelle, c'est que la communauté internationale a décidé de prendre le problème à bras le corps, ce qui devrait déboucher sur des politiques mieux adaptées, une collaboration plus étroite et des solutions plus intelligentes.»

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohamed, a affirmé que l'on avait beaucoup progressé dans la compréhension de la problématique générale de l'eau, et que la qualité des investissements et des services dépendait de celle des données et des informations en aval, l'objectif étant de «n'oublier personne».

Khayrullo Ibodzada, président du Comité pour la protection de l'environnement relevant du gouvernement de la République du Tadjikistan, a déclaré que la température moyenne avait augmenté de 1 degré Celsius au cours des 60 dernières années au Tadjikistan, où les catastrophes d'origine hydrométéorologique sont devenues plus fréquentes et plus violentes. L'approvisionnement en eau de l'Asie centrale provient à 60 % du Tadjikistan. Or, la hausse des températures va accélérer la fonte des glaciers, réduire l'écoulement fluvial et mettre par conséquent en péril le développement durable. Le Tadjikistan accueille du 19 au 21 juin une conférence sur la Décennie internationale d'action sur le thème «L'eau et le développement durable».

Reza Ardakanian, Ministre de l'énergie de la République islamique d'Iran, a indiqué que son pays vivait son année la plus sèche du dernier demi-siècle: 17 des 80 millions d'habitants seront confrontés cet été à un stress hydrique, et les tempêtes de sable et de poussière, qui ont un impact considérable sur la santé et l'économie, constituent un facteur aggravant. Les données et les services hydrologiques peuvent faciliter la prévision des phénomènes liés à l'eau ainsi que la gestion des alertes.

Khaled Abdelhay Ramadan Mohamed, président du Centre national de recherche sur l'eau, en Égypte, a déclaré que les conséquences des changements climatiques dans les bassins fluviaux se traduisaient à certains endroits par des sécheresses et à d'autres par des inondations, et que tout plan de gestion des ressources en eau se devait d'en tenir compte. L'Égypte est un pays aride dont les réserves d'eau douce sont très maigres: elle reçoit toute son eau – de surface ou souterraine – des pays voisins. «Le Nil est source de vie, sans lui toute vie est impossible», a-t-il souligné. La croissance démographique vient s'ajouter au stress hydrique, et le gouvernement prévoit de rationaliser l'utilisation et le recyclage de l'eau.

Henk Ovink, Envoyé spécial du Royaume des Pays-Bas pour les questions internationales relatives à l'eau, a évoqué la «planète bleue», recouverte à 71 % par des océans; or 0,4 % seulement de cette eau est exploitable. L'eau semble abondante, mais en fait elle est très rare. «Une meilleure gestion de l'eau s'impose, et ce à toutes les échelles», a-t-il déclaré pour résumer le message central de la conférence.

Le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, José Graziano da Silva, a fait valoir que la gestion de l'eau était une question hautement prioritaire pour la FAO, qui s'emploie quotidiennement à promouvoir des systèmes de production alimentaire moins gourmands en eau.

Andreï Vasiliev, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique de l'ONU pour l'Europe, a déclaré que la coopération internationale autour des bassins hydrographiques partagés et des ressources en eau transfrontalières jouait un rôle déterminant dans le contexte des objectifs de développement durable.

HydroConference

L'HydroConférence était co-organisée et financée par l'OMM, l'UNESCO, le Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement (GFDRR) de la Banque mondiale, la FAO, le Partenariat mondial pour l'eau, le Centre international de gestion des dangers et risques liés à l'eau (ICHARM), la Commission économique de l'ONU pour l'Europe, l'Association internationale des sciences hydrologiques (AISH), USAID et la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC).

Pour consulter le site Web de l'HydroConférence, cliquer ici.

Pour lire le numéro spécial du Bulletin de l'OMM consacré à l'eau, cliquer ici.

Notes aux rédacteurs

La situation concernant les ressources en eau de la planète est reconnue comme faisant partie des grandes problématiques auxquelles notre monde en rapide mutation est confronté. Une conférence de trois jours sur les services hydrologiques a donc été convoquée en raison de l'urgence qu'il y a à améliorer la prévision, la gestion et l'exploitation des réserves d'eau douce et à empoigner les problèmes que posent l'excès d'eau, la pénurie d'eau ou la pollution de l'eau.

Organisée du 7 au 9 mai, l'HydroConférence a réuni 215 prestataires et bénéficiaires de services hydrologiques représentant 85 pays et appelés à renforcer les échanges de connaissances et la coordination entre les parties prenantes. Les délégués sont convenus qu'on ne pourrait exploiter durablement les ressources en eau et prévenir efficacement les risques de catastrophes qu'en s'attaquant à l'ensemble de la chaîne de valeur, depuis la collecte des données jusqu'à la conception de services hydrologiques susceptibles de faciliter l'élaboration des politiques et le processus de décision.

«Une meilleure gestion de l'eau s'impose, et ce à toutes les échelles, mais nous ne pouvons gérer que ce que nous mesurons». Cette constatation a été maintes fois répétée lors de la conférence.

«Nous devons nous doter d'un plan d'action», a déclaré le président de la conférence, Johan Gély, de la Direction suisse du développement et de la coopération. «Des services hydrologiques de qualité ont un impact considérable sur les trois volets de l'action menée par la communauté internationale pour favoriser le développement durable, la prévention des catastrophes et l'adaptation au changement climatique.»

Selon les estimations, en 2050, au moins une personne sur quatre habitera dans un pays victime de pénuries d'eau douce chroniques ou récurrentes. Plus de deux milliards de personnes boivent de l'eau contaminée, tandis que l'insalubrité et les maladies véhiculées par l'eau en font périr chaque semaine des centaines de milliers, tel un tsunami invisible, a souligné M. Gély.

Les incidences des catastrophes naturelles sont à 90 % liées à l'eau. Le coût des inondations est estimé à 120 milliards de dollars par année, tandis que les sécheresses retardent la croissance économique et engendrent des mouvements migratoires. L'eau joue un rôle clef dans le processus d'adaptation au changement climatique.

Plus de 150 pays se partagent des cours d'eau, des lacs et des aquifères. À l'instar du temps et du climat, l'eau se joue des frontières. La stabilité internationale passe donc obligatoirement par la coopération transfrontalière et l'échange de données dans le domaine de l'eau.

L'OMM a organisé l'HydroConférence en partenariat avec d'autres organisations internationales de façon à ce qu'elle coïncide avec les premiers événements organisés à l'occasion de la Décennie internationale d'action sur le thème «L'eau et le développement durable» (2018‑2028).

Le débat de haut niveau qui s'est tenu le 9 mai était conçu pour donner un nouvel élan à la collaboration nécessaire à la mise en place et à l'exploitation de services hydrologiques dans le monde entier, pour tirer parti des connaissances et du savoir-faire de tous et pour mobiliser l'appui des secteurs public et privé dans le cadre d'initiatives phares.

Le Président – David Grimes – et le Secrétaire général – Petteri Taalas – de l'OMM ont tous deux souligné que l'OMM s'était engagée à donner la priorité absolue aux questions relatives à l'eau.

L'OMM a entrepris de renforcer son rôle en ce qui concerne les observations et les services relatifs à l'eau et les activités climatologiques qui s'y rapportent. Elle encourage la mise sur pied de centres nationaux d'alerte précoce multidanger, le resserrement des liens, à l'échelle mondiale et régionale, entre les organismes hydrologiques et météorologiques et une culture de l'échange pour ce qui est des données.

Quelques points forts du débat de haut niveau:

«L'eau est source de vie et il faut en faire un instrument de paix. C'est une ressource commune pour laquelle la coopération s'impose», a fait valoir Danilo Türk, président du Groupe mondial de haut niveau sur l'eau et la paix, qui préconise une plus grande diplomatie dans le domaine de l'eau et une coopération accrue dans le contexte des bassins transfrontaliers.

Le président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Miroslav Lajcak, a déclaré que la menace d'une crise mondiale de l'eau devenait de plus en plus concrète: des millions de personnes boivent de l'eau contaminée et le changement climatique assèche les cours d'eau. «La crise de l'eau est manifeste, que l'on se trouve à Flint, dans le Michigan ou au Cap, en Afrique du Sud», a-t-il ajouté. «Des vies humaines sont menacées, tout comme les moyens d'existence. Il nous incombe d'autant plus de concrétiser l'objectif de développement durable 6, relatif à l'eau. La bonne nouvelle, c'est que la communauté internationale a décidé de prendre le problème à bras le corps, ce qui devrait déboucher sur des politiques mieux adaptées, une collaboration plus étroite et des solutions plus intelligentes.»

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Amina Mohamed, a affirmé que l'on avait beaucoup progressé dans la compréhension de la problématique générale de l'eau, et que la qualité des investissements et des services dépendait de celle des données et des informations en aval, l'objectif étant de «n'oublier personne».

Khayrullo Ibodzada, président du Comité pour la protection de l'environnement relevant du gouvernement de la République du Tadjikistan, a déclaré que la température moyenne avait augmenté de 1 degré Celsius au cours des 60 dernières années au Tadjikistan, où les catastrophes d'origine hydrométéorologique sont devenues plus fréquentes et plus violentes. L'approvisionnement en eau de l'Asie centrale provient à 60 % du Tadjikistan. Or, la hausse des températures va accélérer la fonte des glaciers, réduire l'écoulement fluvial et mettre par conséquent en péril le développement durable. Le Tadjikistan accueille du 19 au 21 juin une conférence sur la Décennie internationale d'action sur le thème «L'eau et le développement durable».

Reza Ardakanian, Ministre de l'énergie de la République islamique d'Iran, a indiqué que son pays vivait son année la plus sèche du dernier demi-siècle: 17 des 80 millions d'habitants seront confrontés cet été à un stress hydrique, et les tempêtes de sable et de poussière, qui ont un impact considérable sur la santé et l'économie, constituent un facteur aggravant. Les données et les services hydrologiques peuvent faciliter la prévision des phénomènes liés à l'eau ainsi que la gestion des alertes.

Khaled Abdelhay Ramadan Mohamed, président du Centre national de recherche sur l'eau, en Égypte, a déclaré que les conséquences des changements climatiques dans les bassins fluviaux se traduisaient à certains endroits par des sécheresses et à d'autres par des inondations, et que tout plan de gestion des ressources en eau se devait d'en tenir compte. L'Égypte est un pays aride dont les réserves d'eau douce sont très maigres: elle reçoit toute son eau – de surface ou souterraine – des pays voisins. «Le Nil est source de vie, sans lui toute vie est impossible», a-t-il souligné. La croissance démographique vient s'ajouter au stress hydrique, et le gouvernement prévoit de rationaliser l'utilisation et le recyclage de l'eau.

Henk Ovink, Envoyé spécial du Royaume des Pays-Bas pour les questions internationales relatives à l'eau, a évoqué la «planète bleue», recouverte à 71 % par des océans; or 0,4 % seulement de cette eau est exploitable. L'eau semble abondante, mais en fait elle est très rare. «Une meilleure gestion de l'eau s'impose, et ce à toutes les échelles», a-t-il déclaré pour résumer le message central de la conférence.

Le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, José Graziano da Silva, a fait valoir que la gestion de l'eau était une question hautement prioritaire pour la FAO, qui s'emploie quotidiennement à promouvoir des systèmes de production alimentaire moins gourmands en eau.

Andreï Vasiliev, Secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique de l'ONU pour l'Europe, a déclaré que la coopération internationale autour des bassins hydrographiques partagés et des ressources en eau transfrontalières jouait un rôle déterminant dans le contexte des objectifs de développement durable.

HydroConference

L'HydroConférence était co-organisée et financée par l'OMM, l'UNESCO, le Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement (GFDRR) de la Banque mondiale, la FAO, le Partenariat mondial pour l'eau, le Centre international de gestion des dangers et risques liés à l'eau (ICHARM), la Commission économique de l'ONU pour l'Europe, l'Association internationale des sciences hydrologiques (AISH), USAID et la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC).

Pour consulter le site Web de l'HydroConférence, cliquer ici.

Pour lire le numéro spécial du Bulletin de l'OMM consacré à l'eau, cliquer ici.

Partager :