Nouvelle coalition internationale contre les tempêtes de sable et de poussière

Une nouvelle coalition internationale a été formée pour renforcer la coordination de la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, qui ont des effets néfastes sur la santé humaine, l’environnement et les secteurs économiques de première importance dans de nombreux pays.

À l’occasion de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), qui s’est tenue à New Dehli le 6 septembre 2019, l’OMM s’est associée à la CNULCD, au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), au Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) , à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et à la Banque mondiale pour donner naissance à cette coalition.

Le phénomène des tempêtes de sable et de poussière touche 151 pays et régions en Afrique, en Asie, en Amérique du Nord et en Australie, et sa fréquence ne cesse d’augmenter en intensité, a déclaré sur Tweeter Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la CNULCD. «Il s’agit d’une crise mondiale» a-t-il souligné.

La mise sur pied de la coalition, menée par le Groupe de la gestion de l’environnement de l'ONU, fait suite aux résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies réclamant une coordination plus étroite entre les différentes institutions des Nations Unies dans le cadre de la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière et de la collaboration avec les organismes nationaux.

L’action de l’OMM

L’OMM a été l’une des premières institutions spécialisées des Nations Unies à se pencher sur le problème des tempêtes de sable et de poussière. Depuis 2007, l’OMM et ses partenaires mettent en place un Système d’annonce et d’évaluation des tempêtes de sable et de poussière (SDS‑WAS), qui permet aux pays de mieux faire face au phénomène en diffusant en temps opportun des prévisions, observations et informations de qualité sur les tempêtes de sable et de poussière, par le biais d’un partenariat international avec les chercheurs et les praticiens.

Le SDS-WAS de l’OMM est une fédération mondiale de partenaires regroupés en antennes régionales, intégrant les chercheurs et les représentants de différents secteurs tels que la santé, l’aéronautique et l’agriculture.

Aujourd’hui, les antennes régionales sont au nombre de trois: une pour l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l’Europe (hébergée par l’Espagne), une pour l’Asie (hébergée par la Chine) et une pour le continent américain (hébergée par la Barbade et les États‑Unis).

En février 2014, l’OMM a instauré le Centre de prévision des poussières atmosphériques de Barcelone, chargé d’établir et de diffuser les prévisions pour l’Afrique du Nord, le Moyen‑Orient et l’Europe, marquant ainsi la fin de la phase expérimentale et la mise en service du volet opérationnel du SDS-WAS.

En mai 2017, l’OMM a donné son feu vert au lancement d’un deuxième centre opérationnel, en Asie. Ce dernier est hébergé par l’Administration météorologique chinoise. Le bilan de ses deux premières années d’activité, publié récemment, montre que le centre a permis d’étendre de 3 à 5 jours la période de validité des prévisions des tempêtes de sable et de poussière et d'accroître la résolution spatiale. Les prévisions, dont la fiabilité est passée de 60 % à 80 %, couvrent désormais non seulement le territoire chinois mais d’autres régions d’Asie.

Fréquentes dans les régions arides et semi-arides, les tempêtes de sable et de poussière généralement causées par des orages ou de forts gradients de pression associés à des dépressions, qui accroissent la vitesse du vent sur une vaste zone.

Lorsqu’ils soufflent sur des sols dénudés et secs, ces vents violents soulèvent de grandes quantités de sable et de poussière dans l’atmosphère et peuvent les déplacer sur plusieurs centaines voire milliers de kilomètres. Ces poussières minérales viennent principalement des régions arides d’Afrique du Nord, de la péninsule arabique, d’Asie centrale et de Chine. En comparaison, l’Australie, le continent américain et l’Afrique du Sud sont des sources moins actives, sans être négligeables pour autant. En se basant principalement sur des simulations par ordinateur, on estime qu’entre un et trois milliards de tonnes de poussière sont rejetées dans l’atmosphère chaque année.

Les objectifs de la coalition

Les objectifs de la coalition sont les suivants:

• Élaborer un programme mondial de lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, composé d’une stratégie et d’un plan d’action et pouvant déboucher sur une approche concertée à l’échelle du système des Nations Unies. Définir une méthode d’entrée en matière pour l’assistance aux pays et régions touchés ainsi que pour l’accompagnement des mesures transsectorielles et transnationales visant à réduire les risques liés aux tempêtes de sable et de poussière et à lutter contre ce phénomène.
• Créer un espace propice au dialogue et à la collaboration avec les partenaires et entre les différents pays touchés et les organismes du système des Nations Unies à l’échelle mondiale, régionale et locale.
• Créer une plate-forme d’échange de connaissances, de données, d’informations, de compétences techniques et de ressources dans les buts suivants : renforcer la prévention, coordonner les politiques, trouver des solutions innovantes, faire œuvre de sensibilisation, renforcer les capacités et collecter des fonds.
• Recenser les sources de financement, mobiliser les fonds et faciliter l’accès à ces derniers dans le cadre d’une action concertée face aux tempêtes de sable et de poussière.

La nouvelle coalition permettra d’harmoniser les efforts déployés par divers organismes des Nations Unies afin de lutter de la manière la plus efficace possible contre les tempêtes de sable et de poussière et d’éviter de répéter les mêmes tâches. Cinq groupes de travail distincts seront créés:

1. Prévision et annonce précoce: OMM, PNUE
2. Santé et sécurité: OMS, OMM
3. Politique et gouvernance: CNULCD, PNUE
4. Médiation et collaboration régionale: Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, Commission économique pour l’Europe des Nations unies et autres commissions régionales
5. Adaptation et atténuation: PNUD, CNULCD, FAO et Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (coprésidence)