Le Secrétaire Général des Nations Unies - Message publié à l'occasion de la Journée Météorologique Mondiale de 2025
Les sombres prévisions des météorologues sont en passe de se réaliser. Notre climat s’embrase. Les dix dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées dans l’histoire de l’humanité. Les océans connaissent des niveaux record de chaleur. Incendies ravageurs, inondations dévastatrices ou tempêtes sans précédent : aucun pays n’est épargné par les effets des changements climatiques.
Cette année, la Journée météorologique mondiale est placée sous le thème « Combler ensemble les lacunes en matière d’alertes précoces », qui vient nous rappeler que, dans cette nouvelle réalité climatique, les systèmes d’alerte précoce ne sont pas un luxe. En plus d’être indispensables, ils représentent des investissements judicieux, puisque les bénéfices qui en découlent sont pratiquement dix fois supérieurs aux montants investis. Pourtant, près de la moitié des pays de la planète n’ont toujours pas accès à ces systèmes d’une importance vitale. À l’ère du numérique, il est déplorable que des personnes perdent la vie ou voient leurs moyens de subsistance anéantis faute d’avoir accès à des systèmes d’alerte précoce efficaces.
L’initiative « Alertes précoces pour tous » de l’Organisation des Nations Unies vise à ce que chaque habitant de la planète soit protégé par un système d’alerte d’ici à 2027. La communauté internationale doit unir ses forces et accroître d’urgence ses efforts et ses investissements pour atteindre cet objectif.
Il est primordial que chaque pays accorde à l’initiative un soutien politique de haut niveau, qu’un appui plus énergique soit offert sur le plan des technologies, que les gouvernements, les entreprises et les communautés resserrent leur coopération et que les financements connaissent un véritable bond. Il est également crucial d’accroître la capacité de prêt des banques multilatérales de développement. Le Pacte pour l’avenir, adopté l’an dernier, a permis de poser des bases solides ; il doit maintenant être appliqué pleinement. Il faut également concrétiser les engagements pris en matière de financement à la vingt-neuvième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29).
Dans le même temps, il nous faut redoubler d’efforts pour chercher à résoudre la crise climatique à la source, en réduisant rapidement et fortement les émissions de gaz à effet de serre, afin d’éviter que la situation n’empire dans des proportions inimaginables. Cette année, tous les pays doivent honorer leur promesse de présenter de nouveaux plans d’action nationaux pour le climat qui soient compatibles avec l’objectif consistant à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius.
À l’ère des catastrophes climatiques, il faut que chaque personne sur Terre soit protégée par un système d’alerte précoce ; il s’agit là d’une question de justice. Ensemble, donnons corps à cette ambition.
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