Nouveau record signalé pour le continent antarctique

14 Февраля 2020

La station de recherche argentine Esperanza, située à l’extrémité nord de la péninsule Antarctique, a enregistré le 6 février un nouveau record de chaleur – 18,3 °C – qui pulvérise le précédent record – 17,5 °C – établi le 24 mars 2015, selon le Service météorologique national (SMN) de l’Argentine.

La station de recherche argentine Esperanza, située à l’extrémité nord de la péninsule Antarctique, a enregistré le 6 février un nouveau record de chaleur – 18,3 °C – qui pulvérise le précédent record – 17,5 °C – établi le 24 mars 2015, selon le Service météorologique national (SMN) de l’Argentine.

Il incombe maintenant à un comité chargé de la base de données de l’OMM sur les extrêmes météorologiques et climatiques de vérifier s’il s’agit effectivement d’un nouveau record pour le continent antarctique.

«Toutes les constatations faites à ce jour vont dans le sens d’un record en bonne et due forme, mais nous allons bien sûr engager une procédure officielle d’évaluation de ce record une fois que nous serons en possession de toutes les données en provenance du SMN et concernant les conditions météorologiques dans lesquelles a été effectué le relevé. Il semble que le record en question soit probablement lié (de façon temporaire) à un épisode local de foehn, c’est-à-dire à un réchauffement rapide d’une masse d’air s’écoulant le long d’une pente ou d’une montagne», d’après le rapporteur de l’OMM pour les extrêmes météorologiques et climatiques, Randal Cerveny.

Il est important de vérifier ce record de température maximale, car cela nous aide à dépeindre le contexte météorologique et climatique d’une des régions situées aux confins de la Terre. Tout comme l’Arctique, l’Antarctique est mal desservi en observations et en prévisions météorologiques, alors que l’un comme l’autre déterminent, dans une large mesure, les régimes climatiques et océaniques de même que la hausse du niveau de la mer.

Le record pour la région antarctique, c’est-à-dire toute la région située au sud du 60e parallèle, est de 19,8 °C, enregistré en janvier 1982 sur l’Île Signy.

La péninsule Antarctique (extrémité nord-ouest du continent, proche de l’Amérique du Sud) fait partie des régions du monde où le réchauffement climatique est le plus rapide, presque 3 °C sur les 50 dernières années, et la quantité de glace que perd annuellement l'inlandsis antarctique a au moins sextuplé entre 1979 et 2017. La perte de glace est causée essentiellement par des incursions d’eau de mer relativement chaude sous les barrières de glace qui s’érodent donc par en dessous, en particulier sur la côte ouest de l’Antarctique et, dans une moindre mesure, le long de la péninsule et de l’Antarctique oriental.

D’une superficie de 14 millions de km2 (environ deux fois la taille de l’Australie), le continent antarctique est froid, sec et balayé par les vents. La moyenne annuelle de la température oscille entre –10 °C environ sur les côtes et –60 °C dans les régions intérieures les plus élevées. L’immense inlandsis, qui peut atteindre 4 800 m d’épaisseur, représente 90 % des réserves d’eau douce de la planète, assez pour faire monter de 60 m le niveau de la mer s’il devait fondre entièrement.

Glacier de l’île du Pin

Environ 87 % des glaciers situés sur la côte ouest de la péninsule sont en recul depuis 50 ans, le retrait des glaces s’étant accéléré ces 12 dernières années pour la plupart d’entre eux.

Les crevasses du glacier de l’île du Pin, l’une des principales rivières de glace de l’inlandsis occidental, ont pris rapidement de l’ampleur ces derniers jours, comme le révèlent les images satellitaires de la mission européenne Sentinel-1. Les deux 

grandes fissures décelées pour la première fois au début de 2019 atteignent maintenant une vingtaine de kilomètres de longueur.

À l’instar de son voisin le glacier Thwaites, le glacier de l’île du Pin a accusé, au cours des 25 dernières années, un recul spectaculaire de sa masse glaciaire. Comme ces phénomènes surviennent dans des lieux très difficiles d’accès, les satellites ont un rôle essentiel à jouer: grâce à leurs fonctions de mesure et de surveillance, ils nous renseignent sur l’enclenchement et le rythme du processus de fonte des glaciers de l’Antarctique.

La fréquence des vêlages du glacier de l’île du Pin s’est accrue dernièrement. On constate aujourd’hui que la perte de masse du glacier résulte non seulement de ces vêlages, mais aussi d’une forte érosion de la base de la plate-forme de glace flottante sous l’effet de courants océaniques relativement chauds. Vu que cette barrière de glace s’amincit tout en vêlant d’énormes icebergs, l’écoulement glaciaire ne suffit plus pour compenser la perte de glace et l’on assiste de ce fait à un recul du front du glacier.

Glacier Thwaites

Particulièrement vaste, le glacier Thwaites, en Antarctique, a occupé le devant de l’actualité ces dernières années, les scientifiques ayant lancé un projet international multipartite visant à l’étudier sous tous les angles. L’urgence de la situation est attestée par des observations et des analyses révélant que la quantité de glace déversée par le glacier en question – et contribuant à la hausse du niveau de la mer – a doublé en l’espace de 30 ans. Les scientifiques de l’Observatoire de la Terre de la NASA s’accordent pour dire que le glacier Thwaites pourrait connaître prochainement des changements encore plus spectaculaires. Or ce glacier fait partie de ceux qui, dans l’Antarctique occidental, contribuent le plus à l’élévation du niveau de la mer.

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