Genève/Abou Dabi, 28 juin 2019 OMM – Les années 2015 à 2019 pourraient bien être les cinq plus chaudes qu’ait connues notre planète, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM). L’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre condamnera sur plusieurs générations la Terre au réchauffement du climat et à ses corollaires que sont la fonte des glaces et le recul des glaciers, la hausse du niveau de la mer, le réchauffement des océans et les phénomènes météorologiques extrêmes.
L’urgence qu’il y a à agir pour le climat, de plus en plus manifeste, sera donc au centre des discussions lors d’une réunion qui doit se tenir à Abou Dabi les 30 juin et 1er juillet prochains afin de donner une impulsion aux initiatives qui seront annoncées à l’occasion du Sommet sur le climat. Ce dernier sera convoqué en septembre par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres.
«L’expression "urgence climatique" nous est de plus en plus familière», a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas. «Elle ne se réfère pas seulement au climat proprement dit dans la mesure où le changement climatique a un impact sur les océans, les ressources en eau, la sécurité alimentaire, les écosystèmes et le développement durable dans le monde entier».
Petteri Tallas est membre du Comité directeur du Sommet sur le climat et copréside le Groupe consultatif pour la climatologie avec Leena Srivastava, vice-rectrice de l’École des hautes études relevant de l’Institut de l’énergie et des ressources (TERI), à New Delhi. Le groupe en question présentera lors du sommet, à l’intention des dirigeants du monde, des comptes rendus détaillés sur l’état du climat ainsi que des solutions à caractère scientifique pour aller de l’avant et fixer des objectifs ambitieux dans les secteurs clefs.
La délégation de l’OMM participera à un certain nombre de tables rondes lors de la réunion d’Abou Dabi, qui porteront notamment sur les nouveaux objectifs à fixer, sur la transition énergétique et sur le climat et la santé.
António Guterres a convié les dirigeants du monde au Sommet sur le climat, du 21 au 23 septembre prochains, pour qu’ils y présentent des plans concrets et réalistes visant à accroître, d’ici à 2020, leurs contributions déterminées au niveau national compte tenu de l’objectif qui consiste à réduire de 45 % les émissions nettes de gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et à parvenir à un bilan nul d’ici à 2050.
La température moyenne a augmenté de près de 1° Celsius depuis l’époque préindustrielle, d’après la Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2018. Le temps presse, si nous entendons respecter les engagements pris au titre de l’Accord de Paris sur le climat, c’est‑à‑dire contenir la hausse des températures bien en deçà de 2° C, voire la limiter à 1,5° C, d’ici la fin du siècle.
Les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère continuent de croître. Le dioxyde de carbone reste dans l’atmosphère et l’océan durant des siècles, et continuera donc à l’avenir de pousser les températures à la hausse et d’entraîner l’acidification des océans.
«La dernière fois que la Terre a connu une teneur en dioxyde de carbone comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel», a souligné Petteri Taalas.
Les quatre dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, et 2019 pourrait bien leur emboîter le pas. La tendance à la hausse s’est poursuivie sans relâche depuis le début de l’année, la période janvier–mai se classant au troisième rang des plus chaudes jamais observées.
L’étendue moyenne de la banquise antarctique en mai 2019 était la plus faible jamais constatée pour ce mois, tandis que celle de la banquise arctique figurait au deuxième rang des plus faibles pour ce même mois, d’après le Centre national de données sur la neige et la glace (NSIDC) des États-Unis d’Amérique.
La fréquence et l’intensité des vagues de chaleur et des pics de température poursuivent leur courbe ascendante, et de nombreux records de chaleur sont pulvérisés dans les deux hémisphères. La vague de chaleur inhabituellement précoce que connaît l’Europe – avec des pics à plus de 40° C en France et en Espagne – n’est que la dernière en date d’une série de phénomènes météorologiques extrêmes.
Le mercure a dépassé les 50° C ces dernières semaines en Inde, au Pakistan et au Moyen‑Orient. La mousson du sud-ouest s’est fait attendre, ce qui a mis sous pression les ressources en eau, notamment à Chennai, sixième plus grande ville de l’Inde.
La sécheresse en engendré l’insécurité alimentaire dans la région de la corne de l’Afrique, tandis que l’Asie du Sud-Est ne s’est toujours pas remise des cyclones tropicaux dévastateurs qui l’ont frappée cette année et qui ont fait plus d’un millier de victimes au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe.
Des centaines de hautes personnalités politiques du monde, parmi lesquelles des ministres, ainsi que des experts en climatologie et des représentants des entreprises, des autorités locales, de la société civile, des jeunes et du système des Nations Unies sont attendus dans la capitale des Émirats arabes unis pour cette réunion-bilan à laquelle prendra part le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
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