Le Congrès de l’OMM approuve des initiatives d’envergure pour dynamiser les échanges internationaux de données d’observation et d’autres données relatives au système terrestre
Genève, le 20 octobre 2021 (OMM) – Le Congrès météorologique mondial a approuvé trois initiatives d’envergure, qui se traduiront par un renforcement spectaculaire des services météorologiques et climatologiques du monde entier. Grâce à ces initiatives, ces services pourront accéder à beaucoup plus de données et de produits d’observation essentiels, provenant de toute la planète.
«La dimension planétaire du système climatique signifie que, pour être pleinement efficace, les services météorologiques et climatologiques doivent pouvoir accéder en tout temps aux données d’observation du monde entier et se les échanger à l’échelle internationale. Aujourd’hui, nos 193 Membres ont décidé ensemble de garantir la disponibilité d’un nombre suffisant de ces données vitales pour relever les défis du XXIe siècle», a déclaré le Secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale, Petteri Taalas.
Ces trois initiatives sont la Politique unifiée de l’OMM en matière de données, le Réseau d’observation de base mondial et le Mécanisme de financement des observations systématiques. Elles ont été élaborées minutieusement, au fil de consultations de grande ampleur, auxquelles ont participé des milliers d’experts et d’autres parties prenantes du monde entier. Le but est de répondre à la croissance explosive de la demande de tous les secteurs de la société en matière de produits et de services météorologiques et climatologiques.
Le Congrès météorologique mondial les a approuvées lors de la session extraordinaire qu’il a tenue du 11 au 22 octobre, après avoir souscrit à une nouvelle stratégie et à un nouveau plan d’action, d’une portée considérable pour l’hydrologie, de même qu’à une déclaration sur l’eau et au lancement d’une nouvelle initiative conjointe sur l’eau et le climat.
«Le changement climatique provoque de plus en plus de phénomènes météorologiques extrêmes. La vulnérabilité croissante des personnes vivant dans des zones à haut risque et les préoccupations que suscitent des questions telles que la sécurité alimentaire se traduisent par une augmentation considérable de la demande d’informations relatives aux conditions météorologiques, climatiques et hydrologiques, de même qu’aux incidences de ces conditions sur la planète», a déclaré M. Taalas.
Ce triple geste de l’OMM est motivé, notamment, par la nécessité de remédier à un manque persistant de données relatives aux régions où les observations sont rares comme à un manque de financement durable. Il s’explique aussi par les évolutions radicales auxquelles on assiste dans le domaine des données, de la science et de la technologie, ainsi que par l’augmentation rapide des capacités et des activités du secteur privé dans le domaine de la météorologie.
Politique unifiée de l’OMM en matière de données
L’approbation de la Politique unifiée en matière de données garantit une mise à jour complète des politiques définissant le cadre des échanges internationaux de données météorologiques, climatiques et connexes relatives au système terrestre entre les 193 États Membres et territoires de l’OMM. Par cette nouvelle politique, l’OMM réitère son engagement envers l’échange libre et illimité des données, qui est au cœur même de ses activités depuis sa fondation, il y a plus de 70 ans.
«L’histoire de l’échange international des données, c’est aussi l’histoire de l’OMM», a déclaré Michel Jean, Président de la Commission des observations, des infrastructures et des systèmes d’information de l’OMM, laquelle a conçu cette politique unifiée. Il a souligné que l’adoption de cette résolution était une «décision historique de grande portée».
En outre, «par l’adoption de cette politique unifiée, l’OMM et ses Membres ont fait le choix d’une approche intégrée du système terrestre: la surveillance et les prévisions météorologiques, climatologiques et hydrologiques seront envisagées comme formant un tout», a ajouté M. Jean.
Pour répondre à la demande croissante d’amélioration des informations et des services, la nouvelle politique s’appliquera à toutes les données relatives au système terrestre, qu’elles relèvent du temps, du climat, de l’hydrologie, des océans, de la composition de l’atmosphère, de la cryosphère ou de la météorologie de l’espace.
Cette approche planétaire, qui aidera la communauté mondiale à renforcer et à améliorer toutes les activités de surveillance et de prévision du système terrestre, s’avérera extraordinairement profitable sur le plan socio-économique. Elle stimulera les échanges de tous les types de données environnementales, grâce à quoi tous les Membres de l’OMM pourront améliorer la qualité, la précision et la cadence de leurs services météorologiques et climatologiques.
Gerhard Adrian, le président de l’OMM, estime pour sa part que la nouvelle résolution nous libérera de l’ancien «système statique et figé de politique des données» pour nous donner «l’opportunité et l’obligation» de développer encore nos échanges à l’échelle mondiale afin de répondre aux besoins du XXIe siècle.
Les capacités de modélisation du système terrestre s’améliorent de jour en jour, et le monde aura de plus en plus besoin d’échanger des données pertinentes. Dans cette perspective, la politique unifiée de l’OMM en matière de données s’appuie sur une conception modulaire, qui permettra des mises à jour progressives au fil des décennies à venir.
Le Réseau d’observation de base mondial
Au cours des dernières décennies, la prévision numérique du temps, qui repose sur de vastes simulations de l’atmosphère réalisées à l’aide de modèles informatiques alimentés par des données d’observation, est devenue, dans tous les pays du monde, un pilier de tous les services météorologiques et climatologiques. Ainsi, les Membres dépendent de plus en plus des produits issus de modèles fournis par les centres de modélisation et de prévision mondiaux ou régionaux. Toutefois, de leur côté, les centres et les fournisseurs de produits sont totalement tributaires de leur accès aux observations fiables rendues disponibles par les États.
Pour répondre à leurs besoins, le Réseau d’observation de base mondial (ROBM) a envisagé une nouvelle approche, consistant à concevoir, définir et surveiller à l’échelle planétaire le système fondamental d’observations de surface fournissant les données nécessaires aux modèles de prévision numérique du temps.
Une fois établi, ce réseau facilitera considérablement l’accès aux données de surface les plus essentielles. La disponibilité des données se traduira directement par une amélioration de la qualité des prévisions et des informations météorologiques, puis par un renforcement de la sécurité et du bien-être de la population de la planète.
Pour atteindre cet objectif, de nombreux pays en développement devront renforcer leurs capacités et disposer de ressources supplémentaires. Pour les aider, l’OMM collabore étroitement avec des organismes œuvrant pour le développement international et le financement de l’action climatique.
Resserrer les mailles du ROBM est un excellent investissement. Selon une analyse conjointe de la Banque mondiale, de l’OMM et du Met Office (Royaume-Uni), chaque dollar investi permet un retour d’au moins vingt-six dollars sur le plan socio-économique.
Mécanisme de financement des observations systématiques
De nombreux pays en développement, plus particulièrement en Afrique et parmi les petits États insulaires, ont encore du mal à fournir suffisamment de données d’observation pour apporter un soutien adéquat aux services météorologiques et climatologiques. De ce fait, des zones échappent encore au système d’observation, ce qui compromet la précision des produits générés par les modèles. Or, c’est sur ces produits que se fondent les services d’alerte précoce à l’échelle mondiale, en particulier dans les régions où les données sont rares.
Sensibilisée au problème, la communauté internationale, sous l’égide de l’OMM, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ainsi que des partenaires de l’Alliance pour le développement hydrométéorologique, a entrepris de mettre en place le Mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF).
Le SOFF a pour vocation d’allouer des subventions à long terme aux pays et de leur apporter une aide technique, en ciblant son action sur les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés, afin de leur permettre de se conformer à la réglementation du ROBM.
Le SOFF i) appliquera une stratégie planétaire en visant la durabilité des échanges de données à l’échelle mondiale; ii) offrira un financement à long terme afin de stabiliser la pratique des échanges de données; iii) renforcera les compétences techniques en encourageant la communication des bulletins météorologiques entre pairs, en veillant à ce que tous puissent bénéficier de l’expérience opérationnelle des services météorologiques nationaux les plus avancés de la planète; et iv) mettra pleinement à profit les connaissances et les ressources des partenaires.
Le SOFF concentrera ses activités sur la première partie de la chaîne de valeur météorologique, qui est décisive pour garantir une action efficace en faveur du climat et du développement résilient. Il mènera ses activités en partenariat avec des organismes qui se concentrent sur d’autres maillons de la chaîne afin de garantir que ses investissements favorisent une adaptation concrète au climat.
La création du SOFF sera annoncée lors des prochaines négociations des Nations Unies sur le changement climatique, dans le cadre de la COP26. Ce mécanisme devrait devenir opérationnel à la mi‑2022.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est l’organisme des Nations Unies
qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau.
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