​L'épisode La Niña prend fin

31 mai 2021

Genève, le 1er juin 2021 (OMM) – Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'épisode La Niña de 2020-2021 a pris fin et des conditions neutres (c’est-à-dire ne s’apparentant ni à une anomalie El Niño ni à une anomalie La Niña) devraient dominer le Pacifique tropical ces prochains mois. Les températures de l'air devraient être supérieures à la moyenne entre juin et août, en particulier dans l'hémisphère Nord.

Genève, le 1er juin 2021 (OMM) – Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'épisode La Niña de 2020-2021 a pris fin et des conditions neutres (c’est-à-dire ne s’apparentant ni à une anomalie El Niño ni à une anomalie La Niña) devraient dominer le Pacifique tropical ces prochains mois. Les températures de l'air devraient être supérieures à la moyenne entre juin et août, en particulier dans l'hémisphère Nord.

D'après le bulletin Info-Niño/Niña publié par l’OMM, la probabilité de conditions neutres dans le Pacifique tropical s’établit à 78 % jusqu’à juillet, puis elle diminue et passe à 55 % pour la période d’août à octobre. L'incertitude est plus grande pour le reste de l'année civile.

Le phénomène La Niña correspond au refroidissement à grande échelle des eaux de surface dans le centre et l’est du Pacifique équatorial, associé à des variations de la circulation atmosphérique tropicale, autrement dit des vents, de la pression et des précipitations. Ses effets sur le temps et le climat sont en général l’opposé de ceux de l’anomalie El Niño, qui est la phase chaude du phénomène El Niño-oscillation australe (ENSO).

Cependant, tous les phénomènes climatiques d’origine naturelle s’inscrivent désormais dans un contexte de changement climatique d’origine anthropique, qui fait s’élever les températures mondiales, accentue les conditions météorologiques extrêmes et modifie les régimes saisonniers de précipitations.

«La Niña a un effet de refroidissement temporaire des températures à l’échelle mondiale, qui est généralement plus fort la deuxième année de son apparition. Ainsi, l'année 2021 a démarré avec des températures relativement basses selon les normes récentes. Cette situation ne doit pas nous donner un faux sentiment de sécurité en nous faisant croire qu'il y a une pause dans le changement climatique», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas.

«Les concentrations de dioxyde de carbone se maintiennent à des niveaux records et continueront donc de favoriser le réchauffement de la planète. Selon les nouvelles prévisions de l'OMM, il est probable à 90 % qu'au moins une année entre 2021 et 2025 devienne l’année la plus chaude jamais enregistrée à la place de 2016, qui avait été marquée par un épisode El Niño intense», a expliqué M. Taalas.

Bulletin saisonnier sur le climat

Les phénomènes El Niño et La Niña sont des facteurs déterminants du système climatique de la Terre, mais ce ne sont pas les seuls.

Outre son bulletin Info-Niño/Niña traditionnel, l'OMM publie désormais régulièrement un bulletin saisonnier sur le climat, qui tient compte des influences de tous les autres grands facteurs, tels que l’oscillation nord-atlantique, l’oscillation arctique et le dipôle de l’océan Indien.

Le bulletin saisonnier sur le climat repose sur les prévisions des centres mondiaux de production de prévisions à longue échéance de l’OMM. Il vise à aider les gouvernements, l’Organisation des Nations Unies, les décideurs et les acteurs de secteurs sensibles au climat à se préparer et à protéger les vies et les moyens de subsistance.

Températures

Prévisions probabilistes de la température de l'air en surface pour la période juin‑août 2021. Les terciles correspondant aux probabilités les plus élevées sont signalés par les zones ombrées en bleu, rouge et gris, respectivement, pour les valeurs inférieures à la normale, supérieures à la normale et proches de la normale. Les zones blanches correspondent à des probabilités égales pour toutes les catégories. La période de référence est 1993-2009. Cette figure est générée par le Centre principal de l’OMM pour les prévisions d’ensemble multimodèle à longue échéance.

Compte tenu de la fin de l'épisode La Niña ainsi que de la généralisation de températures de surface de la mer supérieures à la moyenne sous l'effet du réchauffement climatique, les températures de l'air à la surface des terres émergées devraient être supérieures à la moyenne de juin à août 2021 dans la quasi-totalité de l'hémisphère Nord, en particulier le centre-ouest de l'Amérique du Nord, l'extrême nord de l'Asie, certaines régions d'Asie centrale et l'extrême est de l'Asie, la péninsule arabique et le nord des Caraïbes.

Il devrait également faire plus chaud que la normale de juin à août sur le continent maritime, le long de la côte sud de l'Afrique de l'Ouest jusqu'au centre et à l'est de l'Afrique ainsi que dans des régions orientales de l'Amérique du Sud.

Selon le bulletin saisonnier sur le climat, les seules exceptions notables à cette tendance se rencontreront dans le nord-ouest de l'Europe, le sud de l'Asie et le nord de l'Amérique du Sud, jusqu'au sud des Caraïbes.

La période de référence est 1993-2009.

Précipitations

Prévisions probabilistes des précipitations pour la saison juin-août 2021. Les terciles correspondant aux probabilités les plus élevées sont signalés par les zones ombrées en orange, vert et gris, respectivement, pour les valeurs inférieures à la normale, supérieures à la normale et proches de la normale. Les zones blanches correspondent à des probabilités égales pour toutes les catégories. La période de référence est 1993‑2009. Cette figure est générée par le Centre principal de l’OMM pour les prévisions d’ensemble multimodèle à longue échéance.

Les prévisions de précipitations pour juin à août 2021 ont été établies sur la base d'une absence de conditions La Niña ou El Niño. Le long de l'équateur, sur la majeure partie de l'océan Pacifique, les probabilités de précipitations proches de la normale sont les plus élevées.

La probabilité de précipitations inférieures à la normale est accrue pour les Caraïbes, de nombreuses zones de l'Amérique du Sud au sud de l'équateur, une grande partie de la rive nord de la Méditerranée et de l’Europe du Sud-Est, certaines zones du centre et de l'ouest de l'Amérique du Nord, certaines régions d'Afrique centrale et la côte est de l'Afrique.

Il est moyennement probable à fortement probable que les précipitations soient supérieures à la normale dans certaines zones du nord de l’Amérique du Sud, juste au nord de l’équateur, et dans certaines régions du nord du sous-continent indien.

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) est l’organisme des Nations Unies qui fait autorité pour les questions relatives au temps, au climat et à l’eau.

Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse (courriel: cnullis@wmo.int; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97).

Note à l’intention des rédacteurs:

Le bulletin saisonnier de l’OMM sur le climat est établi à l’aide de modèles globaux de prévision exploités par des centres agréés par l’OMM et répartis dans le monde entier.

Fruit de la collaboration entre l'OMM et l’Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI) (États-Unis d'Amérique), le bulletin Info-Niño/Niña est élaboré avec le concours d'experts du monde entier.