La FIS et l’OMM s’allient pour mettre en évidence les effets néfastes du changement climatique sur les sports d’hiver et le tourisme hivernal

03 octobre 2024

La Fédération internationale de ski et de snowboard (FIS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) ont annoncé qu’elles nouaient un partenariat pour sensibiliser le public aux sombres perspectives qui attendent les sports d’hiver et le tourisme hivernal en raison du changement climatique.

Messages clés
  • L’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui appartient au système des Nations Unies, s’associe pour la première fois à une fédération sportive internationale.
  • L’OMM et les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) fourniront des données et des connaissances spécialisées dans le cadre d’initiatives conjointes visant à sensibiliser l’opinion publique et à promouvoir des changements concrets.

En signant un protocole d’accord, les deux organisations s’engagent à collaborer pour souligner les répercussions profondes de l’augmentation des températures mondiales sur la couverture de neige et de glace et pour lancer des initiatives pratiques visant à renforcer le dialogue entre scientifiques et sportifs. C’est la première fois que l’OMM, organisme spécialisé du système des Nations Unies, s’associe à une fédération sportive internationale.

«Les vacances d’hiver gâchées et les rencontres sportives annulées ne sont que la partie émergée de l’iceberg dans le contexte du changement climatique. Le recul des glaciers, la diminution de la couverture de neige et de glace ainsi que le dégel du pergélisol ont actuellement sur les écosystèmes, les populations et les économies de montagne des répercussions majeures qui iront en s’aggravant au plan local, national et mondial dans les siècles à venir», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo. 

«La crise climatique ne se restreint évidemment pas à la FIS – ni au sport, d’ailleurs: elle place ni plus ni moins l’humanité à la croisée des chemins. Toutefois, pour dire les choses simplement, il est vrai que le changement climatique menace l’existence du ski et du snowboard. Nous faillirions à notre devoir en ne mettant pas tout en œuvre pour donner suite aux indications données par les études scientifiques et les analyses objectives. Telle est notre ligne d’action et la base de ce partenariat prometteur avec l’OMM», a déclaré le Président de la FIS, M. Johan Eliasch.

En 2023/24, la FIS a organisé 616 courses de coupe du monde, toutes disciplines confondues, sur 166 sites. Vingt-six courses ont été annulées pour des raisons météorologiques. 

A snowy mountain landscape with two pairs of skis and poles stuck in the snow, overlooking a range of distant peaks under a partly cloudy sky.
Winter sport

Accord

L’accord entre en vigueur avant l’hiver 2024/25 pour une période initiale de cinq ans avec possibilité de renouvellement automatique. Il ouvre la voie à un large éventail d’activités et d’initiatives conjointes qui mettent les données scientifiques et l’expertise de l’OMM et des SMHN au service des sports de neige et du tourisme de montagne, des domaines dans lesquels les conséquences du changement climatique deviennent de plus en plus manifestes.

Chaque année, les deux parties définiront la liste des initiatives à lancer. De premières activités sont déjà programmées pour ces prochaines semaines. Ainsi, le 7 novembre, les deux partenaires organiseront un webinaire à destination de l’ensemble des 137 associations nationales de ski, ainsi que de gestionnaires de sites et d’organisateurs d’événements. Ce webinaire portera sur le changement climatique et son impact potentiel sur la neige, la glace et les sports de neige. Il donnera l’occasion de présenter un aperçu du perfectionnement des outils de prévision à l’appui de l’optimisation de la gestion de la neige dans les stations de ski.

Évolution de la couverture de neige

Un certain nombre d’études ont permis d’explorer l’impact du changement climatique sur les sports d’hiver et le tourisme hivernal, lesquels représentent des composantes importantes de l’économie des régions montagneuses et nordiques.

  • Dans une étude publiée en 2023 dans Nature Climate Change, des scientifiques français et autrichiens ont examiné 2 234 stations de ski de 28 pays européens et révélé qu’«en cas de réchauffement climatique de 2 °C et de 4 °C, sans enneigement artificiel, 53 % et 98 % de ces stations, respectivement, seraient exposées à un risque très élevé de pénurie de neige». Cette étude a mis en évidence des enjeux environnementaux et climatiques plus larges, notamment la nécessité de limiter le réchauffement mondial en réduisant les émissions de gaz à effet de serre.
  • La Suisse, qui accueille à la fois la FIS et l’OMM, a élaboré des scénarios détaillés de changement climatique. Il est à noter que les glaciers alpins ont perdu environ 60 % de leur volume depuis 1850. En outre, selon MétéoSuisse, l’Office fédéral suisse de météorologie et de climatologie, à des altitudes inférieures à 800 mètres, le nombre de jours de chutes de neige a diminué de moitié depuis 1970, les précipitations tombant sous forme de pluie plutôt que de neige.
  • Il y a 50 ans, l’isotherme du zéro degré se situait à environ 600 m au dessus du niveau de la mer. Aujourd’hui, avec des hivers plus cléments, il s’établit à environ 850 m. D’après les scénarios climatiques CH2018 de la Suisse, sans mesures d’atténuation du changement climatique, il s’élèvera encore de 400 à 650 m d’ici à 2060 pour atteindre une altitude d’environ 1 300 à 1 500 m. 

Notes aux rédacteurs

Au début de l’année, la FIS a exposé son point de vue et ses projets en matière d’action climatique dans un programme appelé FIS Impact Programme.

Dans le courant de l’année, le Conseil exécutif de l’OMM a décidé de faire de la cryosphère l’une de ses principales priorités, compte tenu de l’inquiétude croissante de la communauté internationale face à la fonte des glaces, de la neige et du pergélisol. Quelque 70 % de l’eau douce de la planète se trouve sous forme de neige ou de glace et environ 10 % des terres émergées sont recouvertes de glaciers ou de nappes glaciaires. L’évolution de la cryosphère, à savoir les régions gelées du système terrestre, a donc des répercussions sur l’ensemble de la planète. 

Les rapports annuels de l’OMM sur l’état du climat fournissent des informations régulièrement actualisées sur la cryosphère, notamment sur le recul des glaciers, les glaces de mer et la couverture de neige. 

Ces dernières décennies, le réchauffement de la planète a entraîné un recul généralisé de la cryosphère. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, nous assistons à la fonte des calottes glaciaires et des glaciers du Groenland et de l’Antarctique, à la diminution du manteau neigeux, à la réduction de l’étendue et de l’épaisseur des glaces de mer dans l’Arctique et autour de l’Antarctique, ainsi qu’au dégel du pergélisol dans l’Arctique et dans les régions montagneuses. 

Le dégel des sols gelés dans les régions montagneuses, arctiques et subarctiques a des conséquences directes sur la stabilité des infrastructures qui y sont construites. Il contribue également à augmenter la quantité de carbone dans l’atmosphère. L’évolution des chutes de neige et de la couverture de neige a un effet non seulement sur le tourisme hivernal, mais aussi sur l’énergie hydroélectrique et les transports.

Pour de plus amples informations sur le partenariat entre la FIS et l’OMM et/ou pour toute demande d’entretien, veuillez contacter les services ci-après des relations avec les médias:


À l’OMM
Clare Nullis, Attachée de presse,
Tél. +41 (0)79 709 13 97; courriels: cnullis@wmo.int ou media@wmo.int
 

À la FIS
Bruno Sassi, Directeur de la communication;
Tél. +41 (0)79 550 15 82; courriel: communications@fis-ski.com

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

  • Clare Nullis Attachée de presse de l’OMM cnullis@wmo.int +41 79 709 13 97
  • WMO Strategic Communication Office Media Contact media@wmo.int
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