Info - Niño/Niña - Mars 2018

28 mars 2018

Les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical correspondent toujours à une faible anomalie La Niña, tandis que la plupart des indicateurs atmosphériques traduisent maintenant une dissipation imminente du phénomène. Selon la plupart des modèles de climat, un retour à des conditions neutres au début du deuxième trimestre de 2018 est probable, tandis que la persistance de l'épisode La Niña durant ce deuxième trimestre l'est moins. 

Situation actuelle et perspectives

Les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical correspondent toujours à une faible anomalie La Niña, tandis que la plupart des indicateurs atmosphériques traduisent maintenant une dissipation imminente du phénomène. Selon la plupart des modèles de climat, un retour à des conditions neutres au début du deuxième trimestre de 2018 est probable, tandis que la persistance de l'épisode La Niña durant ce deuxième trimestre l'est moins. Bien que certains modèles laissent entrevoir la possibilité d'un réchauffement au deuxième semestre, la prévision à longue échéance de l'évolution des conditions ENSO à cette époque de l'année est aléatoire dans la mesure où l'on sait que les prévisions qui couvrent la période mars-juin sont moins fiables que celles qui sont établies à d'autres périodes de l'année. Les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) continueront de suivre de près l'évolution de la situation au cours des prochains mois.

Depuis le début de novembre 2017, les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical ont été un peu partout caractéristiques d'un épisode La Niña d'intensité faible à modérée, les moyennes mensuelles oscillant entre 0,5 et 1,1 degré Celsius en dessous de la normale calculée pour la période 1981-2010. Jusqu'en février 2018, les principaux indicateurs atmosphériques trahissaient eux aussi la présence d'une anomalie La Niña, avec des précipitations accrues sur l'extrême ouest du Pacifique et une zone de précipitations réduites à proximité de la ligne de changement de date et à l'est de celle-ci. On observait par ailleurs un renforcement des alizés, surtout dans l'ouest du Pacifique tropical, tandis que la pression au niveau de la mer affichait des valeurs supérieures à la normale dans le Pacifique Est et inférieures à la normale dans l'ouest.

À partir de février toutefois, bon nombre d'indicateurs atmosphériques ont retrouvé des valeurs neutres. Ainsi, les alizés soufflant avec force de novembre à janvier à basse altitude se sont affaiblis pour retrouver des valeurs plus proches de la normale tandis que le régime de précipitations accrues sur le continent maritime et réduites à proximité de la ligne de changement de date et à l'est de celle-ci n'était pratiquement plus d'actualité. La dissipation graduelle des conditions atmosphériques typiques d'un épisode La Niña était due en partie à une forte variabilité intra-saisonnière en février mais aussi à l'affaiblissement du phénomène La Niña.

La température des eaux des couches profondes, du centre du Pacifique vers l'est, jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur, était modérément inférieure à la normale entre septembre 2017 et début janvier 2018, avant de retrouver fin janvier des valeurs proches de la moyenne, les eaux anormalement chaudes de l'ouest du bassin ayant migré bien à l'est de la ligne de changement de date. Les eaux des couches profondes fournissent souvent des indications sur les conditions auxquelles on peut s'attendre à la surface. Si l'on ajoute à cela le fait que de nombreux indicateurs atmosphériques ont retrouvé récemment des valeurs neutres, on peut supposer que les températures de surface de la mer, qui traduisent encore une anomalie La Niña, pourraient redevenir neutres entre mars et avril.

Au cours des deux prochains mois (mars ou avril), selon la plupart des modèles considérés, les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical retrouveront des valeurs neutres (entre 0,5 degrés Celsius en dessous de la normale et 0,5 degrés au-dessus). Un petit nombre de modèles annoncent la poursuite de l'anomalie La Niña durant le deuxième trimestre de 2018. Pour le deuxième semestre, un grand nombre de modèles prédisent des conditions neutres, tandis que certains annoncent un réchauffement jusqu'au stade d'un épisode El Niño de faible intensité à compter du troisième ou du quatrième trimestre. Les incertitudes quant à l'évolution des conditions ENSO au-delà du deuxième trimestre sont toutefois grandes, car les prévisions dont l'échéance couvre la période mars-juin sont généralement moins fiables que celles qui sont établies en dehors de cette période délicate. En se basant sur les prévisions des modèles et l'avis des experts, on peut affirmer que la probabilité d'un retour à des conditions neutres d'ici à la fin du deuxième trimestre de 2018 est d'environ 75 à 80 %, contre 20 à 25 % pour ce qui est de la persistance de l'anomalie La Niña jusqu'au troisième trimestre. Enfin, si la probabilité que survienne un épisode El Niño dans le courant du second semestre est légèrement plus grande que la probabilité climatologique, la persistance de conditions neutres est considérée comme étant le scénario le plus probable jusqu'à la fin de l'année.

Il convient de souligner que les phénomènes El Niño et La Niña ne sont pas les seuls facteurs qui déterminent les régimes climatiques à l’échelle du globe. En outre, il n’y a pas nécessairement de corrélation directe entre l’intensité d’un épisode ENSO et l'ampleur de ses incidences. Au plan régional, les prévisions saisonnières doivent tenir compte des effets respectifs du phénomène El Niño/Oscillation australe et d'autres phénomènes influant sur le climat à l'échelle locale. On sait, par exemple, que la température de surface de l’océan Indien, du Pacifique Sud-Est et de l'Atlantique tropical a une incidence sur le climat des zones continentales adjacentes. Des informations exploitables à l'échelle régionale et locale peuvent être tirées des prévisions climatiques saisonnières de portée régionale ou nationale, comme celles qui émanent des centres climatologiques régionaux de l’OMM (CCR), des forums régionaux sur l’évolution probable du climat et des SMHN.

En résumé:

  • L'épisode La Niña qui est apparu fin 2017 a persisté durant le premier trimestre de 2018 bien que dans le régimes atmosphériques soient revenus à des conditions neutres, tout comme la température de la mer en profondeur;
  • D'après les prévisions des modèles et les interprétations des experts, les probabilités d'un retour à des conditions neutres dans le courant du deuxième trimestre de 2018 sont de 75 à 80 %;
  • Pour le second semestre de 2018, certains modèles annoncent l'apparition d'un épisode El Niño de faible intensité, mais comme la probabilité que survienne un épisode El Niño n'est que légèrement plus grande que la probabilité climatologique et que les prévisions à longue échéance établies à cette période de l'année sont souvent très aléatoires, la persistance de conditions neutres est un scénario plus plausible.

L'évolution du phénomène ENSO fera l'objet d'une surveillance attentive. Des interprétations plus détaillées portant sur les variations régionales du climat seront régulièrement communiquées par les spécialistes de la prévision climatique ces prochains mois et diffusées par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux.

Les liens vers les sites Web des SMHN figurent à l’adresse suivante:
https://public.wmo.int/fr/à-propos-de-nous/membres  

Pour de plus amples informations sur les centres climatologiques régionaux de l'OMM et pour accéder aux sites Web correspondants, veuillez cliquer sur le lien suivant:
http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/RCCs.html

Il est possible de consulter tous les bulletins Info-Niño/Niña diffusés jusqu'à présent, y compris celui-ci, à l'adresse suivante:
http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/enso_updates.html

Remerciements

Fruit de la collaboration entre l'OMM et l’Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI) (États-Unis d'Amérique), le présent communiqué a été établi avec le concours d'experts du monde entier rattachés, entre autres, aux organismes ci-après: Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD), Service hydrométéorologique et de surveillance national de l’Arménie (ARMSTATEHYDROMET), Centre climatologique relevant de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique), Service météorologique australien (BoM), Centre australien sur la viabilité des bassins versants (ACSC) de l’Université du Queensland méridional, Agence météorologique, climatologique et géophysique indonésienne (BMKG), Centre international de recherche sur le phénomène El Niño (CIIFEN), Administration météorologique chinoise (CMA), Centre de prévision du climat (CPC) et Centre des applications ENSO pour le Pacifique (PEAC) relevant de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA), projet CLIVAR (Variabilité et prévisibilité du climat) relevant du Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC), Commission permanente du Pacifique Sud (CPPS), Comité intersectoriel péruvien chargé de l’Étude nationale du phénomène El Niño (ENFEN), Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), Météo-France, Service météorologique fidjien, Centre de prévision et d’applications climatologiques relevant de l’IGAD (Autorité intergouvernementale sur le développement) (ICPAC), Institut national de météorologie et d’hydrologie équatorien (INAMHI), IRI, Service météorologique japonais (JMA), Administration météorologique coréenne (KMA), Service météorologique mauricien (MMS), Service météorologique du Royaume‑Uni (Met Office), Centre national de recherche atmosphérique (NCAR) des États-Unis d'Amérique, Centre de services climatologiques de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC-CSC), Institut tasmanien de recherche agronomique (TIAR) (Australie) et Université du Colorado (États-Unis d’Amérique).

Caractéristiques du climat dans le Pacifique

Les travaux de recherche menés ces dernières décennies ont grandement contribué à mettre en lumière l’importance de l’influence qu’exercent les interactions de l’atmosphère et de l’océan dans la zone intertropicale de l’océan Pacifique sur les caractéristiques du temps et du climat à l’échelle planétaire. Pendant les épisodes El Niño par exemple, les températures de surface de la mer sont bien supérieures à la normale au centre et à l’est du Pacifique tropical, alors que, dans ces mêmes régions, elles deviennent inférieures à la normale pendant les épisodes La Niña. Ces variations de température sont étroitement corrélées avec d’importantes fluctuations du climat observées dans le monde entier. Une fois amorcées, ces anomalies peuvent durer une année entière, voire davantage. Ainsi, l’intense épisode El Niño de 1997/98 a été suivi d’une anomalie La Niña de longue durée, qui a commencé vers le milieu de 1998 pour se terminer au début de 2001. Si les épisodes El Niño/La Niña influent sur la probabilité d’occurrence de certains régimes climatiques dans le monde entier, leurs conséquences ne sont jamais exactement les mêmes. De plus, bien qu’il y ait en général une corrélation entre l’intensité des épisodes El Niño/La Niña et leurs effets à l’échelle du globe, il est toujours possible qu’un épisode ait de graves incidences dans certaines régions, indépendamment de son intensité.

Prévision et surveillance des phénomènes El Niño et La Niña

Il existe plusieurs moyens de prévoir l’évolution des conditions propres à l’océan Pacifique. Des modèles dynamiques complexes permettent d’établir des projections à partir de la situation observée à un moment donné. Des modèles de prévision statistique peuvent aussi mettre en évidence certains signes précurseurs. Les analyses de la situation présente auxquelles procèdent des spécialistes apportent en outre un complément d’information, notamment en ce qui concerne l’interprétation des incidences de l’évolution de la situation sous la surface de l’océan. Quelle que soit la méthode de prévision utilisée, on s’efforce de prendre en compte les effets des interactions de l’océan et de l’atmosphère sur le système climatique.

Ce sont les données météorologiques et océanographiques recueillies par les systèmes d’observation nationaux et internationaux qui permettent de surveiller et de prévoir les épisodes El Niño et La Niña. L’échange et le traitement de ces données s’effectuent dans le cadre de programmes coordonnés par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Info-Niño/Niña

Établi par l'OMM, le bulletin Info-Niño/Niña est publié régulièrement (environ tous les trois mois) avec le concours de l'Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI) et à titre de contribution aux travaux de l'Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies pour la prévention des catastrophes naturelles. Il est basé sur les informations fournies par les grands centres qui, dans le monde entier, s'attachent à surveiller et prévoir ce phénomène, et les interprétations des experts de l'OMM et de l'IRI.

On trouvera de plus amples informations sur ce bulletin et les questions connexes à l'adresse:
http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/wcasp_home_en.html

Notes aux rédacteurs

Situation actuelle et perspectives

Les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical correspondent toujours à une faible anomalie La Niña, tandis que la plupart des indicateurs atmosphériques traduisent maintenant une dissipation imminente du phénomène. Selon la plupart des modèles de climat, un retour à des conditions neutres au début du deuxième trimestre de 2018 est probable, tandis que la persistance de l'épisode La Niña durant ce deuxième trimestre l'est moins. Bien que certains modèles laissent entrevoir la possibilité d'un réchauffement au deuxième semestre, la prévision à longue échéance de l'évolution des conditions ENSO à cette époque de l'année est aléatoire dans la mesure où l'on sait que les prévisions qui couvrent la période mars-juin sont moins fiables que celles qui sont établies à d'autres périodes de l'année. Les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) continueront de suivre de près l'évolution de la situation au cours des prochains mois.

Depuis le début de novembre 2017, les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical ont été un peu partout caractéristiques d'un épisode La Niña d'intensité faible à modérée, les moyennes mensuelles oscillant entre 0,5 et 1,1 degré Celsius en dessous de la normale calculée pour la période 1981-2010. Jusqu'en février 2018, les principaux indicateurs atmosphériques trahissaient eux aussi la présence d'une anomalie La Niña, avec des précipitations accrues sur l'extrême ouest du Pacifique et une zone de précipitations réduites à proximité de la ligne de changement de date et à l'est de celle-ci. On observait par ailleurs un renforcement des alizés, surtout dans l'ouest du Pacifique tropical, tandis que la pression au niveau de la mer affichait des valeurs supérieures à la normale dans le Pacifique Est et inférieures à la normale dans l'ouest.

À partir de février toutefois, bon nombre d'indicateurs atmosphériques ont retrouvé des valeurs neutres. Ainsi, les alizés soufflant avec force de novembre à janvier à basse altitude se sont affaiblis pour retrouver des valeurs plus proches de la normale tandis que le régime de précipitations accrues sur le continent maritime et réduites à proximité de la ligne de changement de date et à l'est de celle-ci n'était pratiquement plus d'actualité. La dissipation graduelle des conditions atmosphériques typiques d'un épisode La Niña était due en partie à une forte variabilité intra-saisonnière en février mais aussi à l'affaiblissement du phénomène La Niña.

La température des eaux des couches profondes, du centre du Pacifique vers l'est, jusqu’à plusieurs centaines de mètres de profondeur, était modérément inférieure à la normale entre septembre 2017 et début janvier 2018, avant de retrouver fin janvier des valeurs proches de la moyenne, les eaux anormalement chaudes de l'ouest du bassin ayant migré bien à l'est de la ligne de changement de date. Les eaux des couches profondes fournissent souvent des indications sur les conditions auxquelles on peut s'attendre à la surface. Si l'on ajoute à cela le fait que de nombreux indicateurs atmosphériques ont retrouvé récemment des valeurs neutres, on peut supposer que les températures de surface de la mer, qui traduisent encore une anomalie La Niña, pourraient redevenir neutres entre mars et avril.

Au cours des deux prochains mois (mars ou avril), selon la plupart des modèles considérés, les températures de surface de la mer dans le centre-est du Pacifique tropical retrouveront des valeurs neutres (entre 0,5 degrés Celsius en dessous de la normale et 0,5 degrés au-dessus). Un petit nombre de modèles annoncent la poursuite de l'anomalie La Niña durant le deuxième trimestre de 2018. Pour le deuxième semestre, un grand nombre de modèles prédisent des conditions neutres, tandis que certains annoncent un réchauffement jusqu'au stade d'un épisode El Niño de faible intensité à compter du troisième ou du quatrième trimestre. Les incertitudes quant à l'évolution des conditions ENSO au-delà du deuxième trimestre sont toutefois grandes, car les prévisions dont l'échéance couvre la période mars-juin sont généralement moins fiables que celles qui sont établies en dehors de cette période délicate. En se basant sur les prévisions des modèles et l'avis des experts, on peut affirmer que la probabilité d'un retour à des conditions neutres d'ici à la fin du deuxième trimestre de 2018 est d'environ 75 à 80 %, contre 20 à 25 % pour ce qui est de la persistance de l'anomalie La Niña jusqu'au troisième trimestre. Enfin, si la probabilité que survienne un épisode El Niño dans le courant du second semestre est légèrement plus grande que la probabilité climatologique, la persistance de conditions neutres est considérée comme étant le scénario le plus probable jusqu'à la fin de l'année.

Il convient de souligner que les phénomènes El Niño et La Niña ne sont pas les seuls facteurs qui déterminent les régimes climatiques à l’échelle du globe. En outre, il n’y a pas nécessairement de corrélation directe entre l’intensité d’un épisode ENSO et l'ampleur de ses incidences. Au plan régional, les prévisions saisonnières doivent tenir compte des effets respectifs du phénomène El Niño/Oscillation australe et d'autres phénomènes influant sur le climat à l'échelle locale. On sait, par exemple, que la température de surface de l’océan Indien, du Pacifique Sud-Est et de l'Atlantique tropical a une incidence sur le climat des zones continentales adjacentes. Des informations exploitables à l'échelle régionale et locale peuvent être tirées des prévisions climatiques saisonnières de portée régionale ou nationale, comme celles qui émanent des centres climatologiques régionaux de l’OMM (CCR), des forums régionaux sur l’évolution probable du climat et des SMHN.

En résumé:

  • L'épisode La Niña qui est apparu fin 2017 a persisté durant le premier trimestre de 2018 bien que dans le régimes atmosphériques soient revenus à des conditions neutres, tout comme la température de la mer en profondeur;
  • D'après les prévisions des modèles et les interprétations des experts, les probabilités d'un retour à des conditions neutres dans le courant du deuxième trimestre de 2018 sont de 75 à 80 %;
  • Pour le second semestre de 2018, certains modèles annoncent l'apparition d'un épisode El Niño de faible intensité, mais comme la probabilité que survienne un épisode El Niño n'est que légèrement plus grande que la probabilité climatologique et que les prévisions à longue échéance établies à cette période de l'année sont souvent très aléatoires, la persistance de conditions neutres est un scénario plus plausible.

L'évolution du phénomène ENSO fera l'objet d'une surveillance attentive. Des interprétations plus détaillées portant sur les variations régionales du climat seront régulièrement communiquées par les spécialistes de la prévision climatique ces prochains mois et diffusées par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux.

Les liens vers les sites Web des SMHN figurent à l’adresse suivante:
https://public.wmo.int/fr/à-propos-de-nous/membres  

Pour de plus amples informations sur les centres climatologiques régionaux de l'OMM et pour accéder aux sites Web correspondants, veuillez cliquer sur le lien suivant:
http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/RCCs.html

Il est possible de consulter tous les bulletins Info-Niño/Niña diffusés jusqu'à présent, y compris celui-ci, à l'adresse suivante:
http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/enso_updates.html

Remerciements

Fruit de la collaboration entre l'OMM et l’Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI) (États-Unis d'Amérique), le présent communiqué a été établi avec le concours d'experts du monde entier rattachés, entre autres, aux organismes ci-après: Centre africain pour les applications de la météorologie au développement (ACMAD), Service hydrométéorologique et de surveillance national de l’Arménie (ARMSTATEHYDROMET), Centre climatologique relevant de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique), Service météorologique australien (BoM), Centre australien sur la viabilité des bassins versants (ACSC) de l’Université du Queensland méridional, Agence météorologique, climatologique et géophysique indonésienne (BMKG), Centre international de recherche sur le phénomène El Niño (CIIFEN), Administration météorologique chinoise (CMA), Centre de prévision du climat (CPC) et Centre des applications ENSO pour le Pacifique (PEAC) relevant de l'Administration américaine pour les océans et l'atmosphère (NOAA), projet CLIVAR (Variabilité et prévisibilité du climat) relevant du Programme mondial de recherche sur le climat (PMRC), Commission permanente du Pacifique Sud (CPPS), Comité intersectoriel péruvien chargé de l’Étude nationale du phénomène El Niño (ENFEN), Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT), Météo-France, Service météorologique fidjien, Centre de prévision et d’applications climatologiques relevant de l’IGAD (Autorité intergouvernementale sur le développement) (ICPAC), Institut national de météorologie et d’hydrologie équatorien (INAMHI), IRI, Service météorologique japonais (JMA), Administration météorologique coréenne (KMA), Service météorologique mauricien (MMS), Service météorologique du Royaume‑Uni (Met Office), Centre national de recherche atmosphérique (NCAR) des États-Unis d'Amérique, Centre de services climatologiques de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC-CSC), Institut tasmanien de recherche agronomique (TIAR) (Australie) et Université du Colorado (États-Unis d’Amérique).

Caractéristiques du climat dans le Pacifique

Les travaux de recherche menés ces dernières décennies ont grandement contribué à mettre en lumière l’importance de l’influence qu’exercent les interactions de l’atmosphère et de l’océan dans la zone intertropicale de l’océan Pacifique sur les caractéristiques du temps et du climat à l’échelle planétaire. Pendant les épisodes El Niño par exemple, les températures de surface de la mer sont bien supérieures à la normale au centre et à l’est du Pacifique tropical, alors que, dans ces mêmes régions, elles deviennent inférieures à la normale pendant les épisodes La Niña. Ces variations de température sont étroitement corrélées avec d’importantes fluctuations du climat observées dans le monde entier. Une fois amorcées, ces anomalies peuvent durer une année entière, voire davantage. Ainsi, l’intense épisode El Niño de 1997/98 a été suivi d’une anomalie La Niña de longue durée, qui a commencé vers le milieu de 1998 pour se terminer au début de 2001. Si les épisodes El Niño/La Niña influent sur la probabilité d’occurrence de certains régimes climatiques dans le monde entier, leurs conséquences ne sont jamais exactement les mêmes. De plus, bien qu’il y ait en général une corrélation entre l’intensité des épisodes El Niño/La Niña et leurs effets à l’échelle du globe, il est toujours possible qu’un épisode ait de graves incidences dans certaines régions, indépendamment de son intensité.

Prévision et surveillance des phénomènes El Niño et La Niña

Il existe plusieurs moyens de prévoir l’évolution des conditions propres à l’océan Pacifique. Des modèles dynamiques complexes permettent d’établir des projections à partir de la situation observée à un moment donné. Des modèles de prévision statistique peuvent aussi mettre en évidence certains signes précurseurs. Les analyses de la situation présente auxquelles procèdent des spécialistes apportent en outre un complément d’information, notamment en ce qui concerne l’interprétation des incidences de l’évolution de la situation sous la surface de l’océan. Quelle que soit la méthode de prévision utilisée, on s’efforce de prendre en compte les effets des interactions de l’océan et de l’atmosphère sur le système climatique.

Ce sont les données météorologiques et océanographiques recueillies par les systèmes d’observation nationaux et internationaux qui permettent de surveiller et de prévoir les épisodes El Niño et La Niña. L’échange et le traitement de ces données s’effectuent dans le cadre de programmes coordonnés par l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

Info-Niño/Niña

Établi par l'OMM, le bulletin Info-Niño/Niña est publié régulièrement (environ tous les trois mois) avec le concours de l'Institut international de recherche sur le climat et la société (IRI) et à titre de contribution aux travaux de l'Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies pour la prévention des catastrophes naturelles. Il est basé sur les informations fournies par les grands centres qui, dans le monde entier, s'attachent à surveiller et prévoir ce phénomène, et les interprétations des experts de l'OMM et de l'IRI.

On trouvera de plus amples informations sur ce bulletin et les questions connexes à l'adresse:
http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/wcasp_home_en.html

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