Genève, le 20 juin 2018 – La session annuelle du Conseil exécutif de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui se tient du 20 au 29 juin, est axée sur les mesures à prendre pour faire face aux conditions météorologiques à fort impact, aux changements climatiques et aux défis auxquels est confronté l'environnement. Seront également examinés l'évolution des relations avec le secteur privé, qui est en pleine expansion, les observations, les satellites et l'échange des données. En outre, une journée sera consacrée à un dialogue sur le thème de l'eau.
Les conclusions de cette session serviront notamment à orienter la contribution de l'OMM aux mesures prises par la communauté internationale dans les domaines de la prévention des catastrophes, du développement durable et des changements climatiques. Les membres du Conseil exécutif étudieront la réforme de la structure de l'Organisation qui doit être mise en œuvre pour faire face aux besoins toujours plus importants en matière de services et de connaissances scientifiques dans les domaines du temps, du climat et de l'eau, en vue de valoriser les activités de l'OMM auprès de ses Membres et des autres organisations internationales.
«Les Membres de l'OMM sont nombreux à subir les incidences des changements climatiques, de l'accroissement du nombre de catastrophes liées au temps, au climat et à l'eau et des pertes y afférentes. Il nous faut absolument mettre en place des services modernes d'alerte précoce multidangers pour faciliter l'adaptation aux changements climatiques» a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.
L'OMM renforce ses partenariats avec les organismes des Nations Unies dans des domaines tels que la prévention des risques, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de l'air. L'Organisation s'efforce également de répondre aux attentes des organismes de développement et d'aide humanitaire, tout en aidant les pays en développement qui figurent parmi ses Membres en leur communiquant des informations sur les épisodes El Niño et La Niña et des prévisions saisonnières, ainsi que des alertes de conditions météorologiques extrêmes grâce à un système mondial d'alerte météo.
«Les décideurs doivent bien saisir dans quelle mesure la variabilité du climat et les changements climatiques sont susceptibles d'influencer des secteurs essentiels tels que l'agriculture, les ressources en eau, la production énergétique, les financements, les migrations, la santé publique et la gestion des risques de catastrophe. En regroupant les informations météorologiques et climatologiques avec d'autres données, notamment socioéconomiques et géographiques, il est possible de créer des outils d'aide à la décision particulièrement puissants. L'OMM a récemment conclu des accords de partenariat avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la qualité de l'air, le climat et la santé, et avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sur les services relatifs à l'agriculture et à la sécurité alimentaire» a précisé M. Taalas.
En 2017, le monde a été confronté à un ensemble impressionnant de phénomènes météorologiques dévastateurs et d'extrêmes climatiques record. Cette tendance s'est poursuivie au premier semestre de 2018 et s'est accompagnée d'indicateurs relatifs au changement climatique, dont des pics record pour les concentrations de dioxyde de carbone et des valeurs faibles pour l'étendue de la glace de mer.
Pour la première fois depuis le début des relevés, la moyenne mensuelle de la concentration atmosphérique de dioxyde de carbone calculée à l'observatoire Mauna Loa de Hawaï était supérieure à 410 parties par million en avril. Encore une fois, l'étendue des glaces de mer dans l'Arctique est nettement inférieure à la normale. Selon de récents travaux de recherche, le rythme de l'élévation du niveau de la mer dû à la fonte de l'inlandsis de l'Antarctique a triplé ces cinq dernières années.
Le début de la mousson de l'Asie du Sud s'est accompagné de précipitations exceptionnellement intenses au Bangladesh, empirant encore les conditions de vie de centaines de milliers de réfugiés. Les inondations ont eu des conséquences sur des centaines de milliers de personnes et fait des dizaines de victimes en Afrique de l'Est. Fait rare, des cyclones tropicaux ont touché la Somalie, Djibouti, le Yémen et Oman. En Inde, des tempêtes de sable et de poussière ont fait des centaines de victimes, alors qu'au Pakistan, les vagues de chaleur se succédaient.
Des températures exceptionnellement élevées associées à l'absence de précipitations ont aggravé le risque d'incendies non contrôlés en Scandinavie et autour de la Baltique, alors que d'autres régions d'Europe, comme la France, ont enregistré ce mois-ci de nouveaux records de précipitations quotidiennes.
Les Caraïbes se préparent à affronter une nouvelle saison cyclonique, tout en continuant d'essayer de se relever des ouragans dévastateurs de la saison précédente, qui a été la plus coûteuse de l'histoire. Le sud-ouest des États-Unis et le sud de l'Australie sont en proie à la sécheresse.
«De toute évidence, l'utilité de l'Organisation météorologique mondiale n'a jamais été plus flagrante» a souligné M. Taalas.
Plan stratégique et réforme de l'OMM
Le Conseil exécutif mettra la touche finale au projet de Plan stratégique de l'OMM, qui présente la vision de l'avenir de l'Organisation jusqu'à l'horizon 2030 en définissant les grandes priorités dans les domaines de la prévention des catastrophes et la réduction des risques y afférents, de l'adaptation aux changements climatiques et des bénéfices socioéconomiques. Le plan définit les objectifs stratégiques pour la période 2020-2023 et vise une meilleure intégration des mécanismes essentiels liés au système Terre et des services relatifs aux observations, à l'échange de données et à la recherche scientifique.
Le Conseil exécutif examinera également le budget pour la période 2020-2023 et la structure future des organes constituants de l'OMM, afin de veiller à ce que l'Organisation soit en mesure de tirer parti des meilleurs experts techniques et scientifiques et de mobiliser des ressources accrues afin de permettre à tous les Membres de prendre les mesures définies dans le cadre des objectifs de développement durable et ce, dans un monde en rapide mutation. La nécessité de procéder régulièrement à une réforme s'est imposée au regard des demandes toujours plus pressantes des Membres, mais également de la dégradation de l'environnement, des contraintes liées aux ressources, de la concurrence accrue et des progrès technologiques, entre autres facteurs.
L'OMM a pour objectif de s'assurer qu'elle est toujours à même de s'acquitter de son mandat, tout en gagnant en souplesse et en rentabilité. La réforme vise à coordonner les systèmes d'observation et la gestion des données, à normaliser les observations et les mesures, à mettre en place des mécanismes de collaboration avec des partenaires hors de la communauté de l'OMM et à harmoniser les services afin d'étayer la prise de décisions et d'optimiser les bénéfices socioéconomiques.
Les avantages découlant du processus de réforme de l'OMM devraient être les suivants:
- Approche axée sur le système Terre: météorologie, climatologie hydrologie, océanographie, glaciologie, qualité de l'air, gaz à effet de serre, etc.;
- Services multidangers et axés sur les impacts sans discontinuité, à toutes les échéances temporelles: aviation, marine, agriculture, gestion des ressources en eau, milieu urbain, énergie, santé, transport terrestres et maritimes, gestion du littoral, et autres secteurs économiques clés;
- Sciences axées sur les services, la recherche et l'exploitation;
- Perspective élargie concernant le climat: observations, services, science, atténuation et adaptation;
- Perspective élargie et renforcée concernant l'eau: participation accrue de la communauté de l'hydrologie aux activités de l'OMM et synergies entre les activités relatives au temps et à l'eau;
- Participation organisée et bénéfique pour tous du secteur privé dans les domaines relevant de l'OMM;
- Utilisation optimale des ressources des Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) et du Secrétariat, et donc soutien accru aux activités régionales.
Le Conseil exécutif coordonne les programmes, gère le budget, examine les résolutions et recommandations des conseils régionaux et des commissions techniques et se prononce sur la suite à leur donner, et étudie toute question intéressant la météorologie internationale et les disciplines connexes et fait des recommandations à cet égard.
Le Président de l'OMM, David Grimes (Canada) préside la session, avec l'appui d'une Vice‑Présidente, Celeste Saulo (Argentine). Les présidents des six conseils régionaux de l'OMM et 27 directeurs de SMHN siègent également au Conseil.