L'initiative internationale axée sur l'amélioration des systèmes d'alerte précoce face aux phénomènes météorologiques extrêmes et sur l'adaptation aux effets des changements climatiques passe à la vitesse supérieure dans l'optique de protéger un plus grand nombre de personnes dans des pays toujours plus nombreux. Des financements ont en effet été accordés pour couvrir également les Caraïbes et l'Afrique de l'Ouest.
Lancée en 2015, l'Initiative sur les systèmes d'alerte précoce aux risques climatiques (initiative CREWS) est opérationnelle dans 19 pays d'Afrique et du Pacifique. Elle permet d'améliorer les systèmes d'alerte précoce en vue de protéger les populations les plus vulnérables des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement contre des aléas tels que les cyclones tropicaux et les inondations.
«Les responsables de cette initiative d'envergure internationale ont des contacts directs avec les populations à risque afin de les sensibiliser, de sauver des vies et de réduire les effets des phénomènes météorologiques extrêmes et des catastrophes liées au climat. Les systèmes d'alerte précoce constituent un volet essentiel des mesures d'adaptation aux incidences des changements climatiques» a indiqué Brigitte Collet, ambassadrice chargée, par la France, des négociations sur le changement climatique, des énergies renouvelables et de la prévention des risques climatiques.
Mme Collet a présidé une réunion du Comité directeur de l'initiative, tenue le 14 juin et pendant laquelle le Comité a passé en revue les activités en cours et approuvé les projets futurs.
Le Comité a étudié les conclusions d'un rapport sur les enseignements tirés de la saison cyclonique 2017, de triste mémoire. Le rapport final sera rendu public lors de la Plate-forme régionale Amériques pour la réduction des risques de catastrophe, qui se tiendra à Cartagena, en Colombie, du 20 au 22 juin. Y figurent des indications sur les mesures à prendre pour renforcer les systèmes d'alerte précoce et faire en sorte que les communautés des Caraïbes soient mieux préparées en vue de la saison 2018, ainsi que des informations sur les différences entre les effets ressentis par les hommes et par les femmes.
«La plupart des pays les moins avancés et bon nombre de petits États insulaires en développement ne bénéficient pas de réseaux d'observation adéquats et ne sont dotés que de systèmes d'alerte précoce rudimentaires. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) s'efforce de réduire l'écart en matière de capacités entre les différents services météorologiques, climatologiques et hydrologiques en établissant des partenariats solides axés sur l'investissement, à l'appui de l'adaptation aux effets des changements climatiques, de la prévention des catastrophes et du développement durable. L'initiative CREWS donne corps à cette ambition» a précisé le Secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.
«Malheureusement, les catastrophes continuent de faire des victimes faute d'accès à des systèmes d'alerte précoce. Il est indispensable de diffuser, suffisamment tôt, des avis auxquels il est possible de donner suite et de garantir l'accès à l'information si l'on veut réduire le nombre de victimes et les effets des catastrophes sur la santé et la sécurité des populations » a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU pour la réduction des risques de catastrophe, Mme Mami Mizutori.
Plan mondial pour la diminution des pertes liées aux catastrophes, le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030) comprend un objectif spécifique visant à améliorer l'accès aux dispositifs d'alerte rapide multirisque.
L'initiative CREWS est opérationnelle dans plusieurs pays africains. En République démocratique du Congo, au Burkina Faso, au Mali et au Niger, l'Initiative contribue à améliorer les prévisions et les alertes précoces relatives aux conditions hydrométéorologiques, l'accent étant mis sur les risques liés aux sécheresses et aux inondations. La priorité est accordée aux alertes qui concernent l'agriculture, la sécurité alimentaire et la protection civile, et les mesures sont mises en œuvre en fonction des investissements de la Banque mondiale, de la Banque africaine de développement et d'autres partenaires, et ce, dans le respect des cadres nationaux pour les services climatologiques.
Dans la région du Pacifique, l'initiative CREWS améliore les services d'alerte précoce et les services hydrométéorologiques d'États insulaires tels que les Fidji, les Îles Cook, Kiribati, Nioué et les Tuvalu, les États fédérés de Micronésie, le Samoa, les Îles Salomon, les Tonga, les Palaos, Nauru, les Îles Marshall, Tokélaou et le Vanuatu. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, l'Initiative permet d'améliorer le contrôle et l'entretien du réseau de surveillance des crues et des sécheresses, et de diffuser des alertes précoces à l'intention des agriculteurs et des responsables de la gestion des catastrophes.
Lors de sa réunion, le Comité directeur a recensé d'autres pays d'Afrique et d'Asie où des projets pourraient être financés ces deux prochaines années.
Les gouvernements nationaux assurent la direction des projets CREWS, ce qui permet d'accorder la priorité aux besoins les plus urgents. Les projets s'appuient sur les activités en cours et permettent aux pays d'obtenir des ressources supplémentaires du Fonds vert pour le climat et d'autres sources.
Les femmes sont au centre de l'attention dans la mesure où, lorsqu'une alerte est émise, elles se retrouvent souvent en première ligne. Ainsi, des formations axées sur l'agro‑météorologie prenant la forme de «séminaires itinérants » ont été organisées dans 3 municipalités pilotes au Burkina Faso, et ont permis de dispenser des avis spécifiques à 807 femmes et 1 040 hommes sur le choix des cultures, le meilleur moment pour planter, l'utilisation optimale des intrants agricoles grâce à l'observation du climat et aux prévisions et la gestion optimale des pratiques pendant et après la récolte.
Lancée à l'occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, organisée à Paris en 2015, l'initiative CREWS est dirigée par la France. La coalition, à laquelle le Canada apporte son soutien, est également composée de l'Allemagne, de l'Australie, du Luxembourg et des Pays-Bas. Signe de l'ampleur que prend l'initiative, le Comité directeur s'est félicité de la participation de la Suisse et du Mexique à sa réunion.
La mise en œuvre de l'Initiative est assurée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM), la Banque mondiale et le Dispositif mondial de réduction des effets des catastrophes et de relèvement (GFDRR), avec le soutien du Bureau des Nations Unies pour la prévention des catastrophes (UNISDR).
Pour consulter le rapport annuel de l'initiative CREWS, cliquer ici; pour le site web, cliquer ici.
Notes aux rédacteurs:
L'initiative CREWS a pour objectif d'accroître sensiblement la capacité de produire et de diffuser des alertes précoces et des informations sur les risques qui soient fiables, multi‑dangers, axées sur les impacts et adaptées à la situation spécifique des femmes, afin de protéger les personnes et les biens et de sauvegarder les moyens de subsistance dans les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID).