Une commission de l’OMM axe ses travaux sur les phénomènes météorologiques extrêmes, les impacts sur l’environnement et la mondialisation
Genève, le 26 juillet 2018 – La sécurité et l'efficacité de la navigation aérienne, les risques environnementaux et la protection de l’environnement, ainsi que les impacts des phénomènes météorologiques extrêmes et du changement climatique sont à l’ordre du jour de la Commission de météorologie aéronautique de l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
La circulation aérienne double tous les 15 ans, la concurrence se durcit et les embouteillages augmentent. De plus, les exigences dans le domaine de la navigation aérienne évoluent constamment. Alors que la sécurité des vols est au cœur de toutes les préoccupations, il est impératif de disposer d’un éventail élargi de services météorologiques à l’échelle nationale et régionale.
La session de la Commission se tiendra à l’Université d’Exeter sous les auspices du Met Office, le Service météorologique britannique. Ses participants discuteront des meilleurs moyens de répondre aux défis actuels et futurs et d’optimiser le soutien qu’apporte la météorologie aéronautique à la navigation et aux transports aériens.
«La météorologie aéronautique connaît une période exaltante de son histoire! Nous disposons de bien plus de connaissances et de données météorologiques époustouflantes. La Commission va se concerter avec les Membres de l’OMM du monde entier et l’Organisation de l'aviation civile internationale pour envisager de nouvelles façons de diffuser les informations et de les rendre pertinentes et utiles pour l’ensemble du secteur aéronautique», a déclaré Ian Lisk (Met Office), qui vient d’être élu Président de la Commission.
Quant au poste de Vice-Président, il est attribué à Stéphanie Desbios (Météo-France).
«L’aviation compte parmi les secteurs économiques les plus sensibles aux conditions météorologiques. Les sciences et les techniques progressent rapidement, de même que les exigences des utilisateurs. Nous devons veiller à ce que les météorologues collaborent étroitement avec les utilisateurs et les chercheurs pour continuer de développer des services adaptés et fiables, aujourd’hui comme demain», a indiqué C. M. Shun (Observatoire de Hong Kong), le Président sortant de la Commission.
Phénomènes météorologiques extrêmes et changement climatique
Les trois quarts des retards de vol importants dans les zones de circulation dense sont liés à des conditions météorologiques telles que la convection, la turbulence, le givrage, le brouillard, le vent, la neige et les cyclones tropicaux, et près de la moitié des accidents surviennent par mauvais temps.
Les éruptions volcaniques et les nuages de cendres volcaniques, les tempêtes de sable et de poussière, les perturbations spatiométéorologiques et les orages géomagnétiques figurent également parmi les dangers pour l’aviation.
Parallèlement, le bruit, la pollution aérienne et la lourde empreinte carbone associés au secteur aéronautique suscitent des inquiétudes croissantes. Les services météorologiques aident l’aviation à réduire la durée des vols et la consommation de carburant.
Le changement climatique est de plus en plus pris en compte dans la planification à long terme car il pourrait avoir une influence sur la demande en voyages aériens et le choix des destinations. Les aérodromes situés près du littoral pourraient être davantage touchés par des ondes de tempêtes accentuées par l’élévation du niveau de la mer et des orages plus violents.
Il est possible que le changement climatique modifie les températures maximales et minimales, la turbulence, l’intensité et la trajectoire des cyclones tropicaux ainsi que la fréquence et l’intensité de la foudre, ce qui se répercuterait sur l’aviation.
Envisager l’avenir
La Commission, qui se réunit habituellement tous les quatre ans, sera précédée d'une conférence technique d'une journée intitulée «The Future is now: meteorology enabling aviation decision support» (L'avenir est à nos portes: la météorologie à l'appui de la prise de décisions dans le domaine aéronautique).
Il y sera question des applications des mégadonnées et de l’intelligence artificielle à la météorologie aéronautique, de l’amélioration des services régionaux d’information sur les conditions météorologiques dangereuses, de l’intégration des données météorologiques au système de gestion du trafic, et des priorités pour les années 2020.
L’aviation civile internationale opère une vaste modernisation qui transformera d’ici les années 2030 la manière de diffuser et d’utiliser les informations et services météorologiques. Cette refonte est conduite par l’Organisation de l'aviation civile internationale, qui entend établir ainsi un système de gestion du trafic harmonisé et compatible à l’échelle internationale, d’où la nécessité d’homogénéiser et d’harmoniser les informations météorologiques au plan mondial.
Les participants de la Commission examineront les tout derniers progrès et les prochaines avancées scientifiques et techniques en météorologie et réfléchiront aux moyens d’accélérer leur passage à la phase opérationnelle.