«Protégez nos bandes de fréquences radio» demande l’OMM

20 novembre 2023

Les bandes de fréquences radioélectriques sont essentielles pour toutes les prévisions météorologiques et alertes précoces destinées à sauver des vies ainsi que pour la surveillance du climat et les prévisions dans le domaine de la météorologie spatiale. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), elles doivent être protégées des interférences nuisibles dans un contexte de concurrence accrue due aux technologies émergentes.

Messages clés
  • La Conférence mondiale des radiocommunications décidera de l’avenir de la réglementation des radiocommunications.
  • Les bandes de fréquences radioélectriques sont essentielles pour l’observation de la Terre.
  • Les prévisions météorologiques, les alertes précoces et la surveillance du climat en dépendent.
  • Les technologies émergentes exercent une pression croissante sur le spectre des fréquences radio.
  • Coup de projecteur sur la surveillance des températures de surface de la mer et la météorologie spatiale.

L’OMM cherche à obtenir des garanties concernant des bandes de fréquences radioélectriques fondamentales lors de la Conférence mondiale des radiocommunications de cette année, que l’Union internationale des télécommunications (UIT) organise à Doubaï du 20 novembre au 15 décembre. Cette conférence vise notamment à mettre à jour le Règlement des radiocommunications, qui est le traité mondial régissant le spectre radioélectrique et les orbites des satellites.

«L’accès au spectre des fréquences radioélectriques est essentiel pour l’infrastructure météorologique et hydrologique qui sous-tend les services météorologiques et environnementaux connexes dans le monde entier. Les satellites, les radars météorologiques, les radiosondes, les systèmes d’observation hydrologique et les bouées dérivantes fonctionnent tous par radio ou par micro-ondes», a indiqué le Secrétaire-général de l’OMM, M. Petteri Taalas, dans les Nouvelles de l’UIT.

«La sécurité des personnes et des biens dépend des prévisions météorologiques et environnementales. Des délais d’alerte prolongés en cas d’événements graves permettent aux citoyens, aux autorités civiles et aux premiers intervenants d’agir», a-t-il expliqué.

«Ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous, les communautés mondiales de la météorologie et des radiocommunications, pourrons maintenir et améliorer nos capacités futures d’observation de la Terre et les services vitaux qui en dépendent» a-t-il précisé.

L’OMM et l’UIT collaborent depuis longtemps pour ce qui concerne les données météorologiques et les technologies numériques. Toutes deux sont partenaires de l’Initiative en faveur d’alertes précoces pour tous, lancée par le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, afin que la vie de tous les habitants de la planète soit protégée par des alertes en cas de risques et de catastrophes climatiques d’ici à la fin de 2027.

L’OMM lance donc un appel aux membres de l’UIT pour qu’ils tiennent dûment compte, à la Conférence mondiale des radiocommunications 2023, des besoins de la communauté météorologique en matière d’attribution de fréquences radioélectriques et de dispositions réglementaires.  
En particulier, il est essentiel d’appliquer pleinement le numéro 5.340 du Règlement des radiocommunications de l’UIT, qui interdit toutes les émissions radioélectriques dans des bandes de fréquences précises comprises entre 1 400 MHz et 252 GHz. Les activités de recherche et d’exploitation dans les domaines du temps, de l’eau et du climat dépendent toutes de la préservation de ces bandes exemptes d’émissions.

Du point de vue de la météorologie et de la surveillance du climat, les questions les plus critiques concernent la mesure de la température de surface de la mer et les observations de météorologie spatiale. 

A painting of satellites flying around the earth.
La terre et des satellites

Aspects techniques

La température de la mer en surface est une composante essentielle du système climatique. Elle a une influence majeure sur les interactions entre les océans et l’atmosphère. Elle est l’un des principaux moteurs de la circulation océanique et joue un rôle essentiel pour les modèles numériques de prévision météorologique et océanique. La gamme de fréquences 6/7 gigahertz (GHz) – correspondant à la sensibilité de crête de la température de la mer en surface – est actuellement utilisée pour la télédétection océanique passive par satellite. 

Au titre du point 1.2 de l’ordre du jour de la Conférence mondiale des radiocommunications 2023, il est proposé de définir des bandes de fréquences pour les télécommunications mobiles internationales dans la gamme 6/7 GHz, même si des études montrent que les mesures de la température de la mer en surface pourraient être gravement entravées par ce déploiement.

Pour atténuer ce risque, l’OMM a recensé d’autres bandes potentielles pour la mesure de la température de la mer en surface qui pourraient être utilisées en combinaison avec la gamme 6/7 GHz. Pour assurer la continuité à long terme des observations, l’OMM invite instamment les administrations à envisager, lors de la Conférence mondiale des radiocommunications 2023, de nouvelles attributions à titre primaire au service d’exploration de la Terre par satellite (télédétection passive) dans les bandes 4,2-4,4 GHz et 8,4-8,5 GHz pour les mesures de la température de la mer en surface.

Les observations de météorologie spatiale sont particulièrement essentielles pour détecter les phénomènes solaires qui peuvent gravement perturber des infrastructures cruciales tant sur Terre que dans l’espace, entraînant une interruption des radiocommunications, des dommages aux satellites, des perturbations des réseaux électriques et une exposition accrue aux rayonnements sur les routes aériennes transpolaires.

Bien qu’il soit nécessaire de prévoir les phénomènes météorologiques spatiaux dangereux, le Règlement des radiocommunications actuel ne contient aucune disposition relative aux observations de météorologie spatiale, qu’il ne prend pas en considération.

Les participants de la Conférence mondiale des radiocommunications 2023 débattront, au titre de l’ordre du jour, de la nécessité de reconnaître les capteurs de météorologie spatiale dans le Règlement des radiocommunications. L’OMM préconise une approche en deux temps lors de cette conférence:

  • Étape 1: 
    Définir la météorologie spatiale dans le contexte du Règlement des radiocommunications et associer la météorologie spatiale au «service de radiocommunication» adéquat dans le cadre duquel les systèmes de météorologie spatiale pourront fonctionner, à savoir le service des auxiliaires de la météorologie (météorologie spatiale) ou, en abrégé, le MetAids (météorologie spatiale). 
     
  • Étape 2: 
    Inscrire à l’ordre du jour de la Conférence mondiale des radiocommunications 2027 un point sur de nouvelles attributions au service des auxiliaires de la météorologie spatiale dans les bandes de fréquences utilisées par les capteurs de météorologie spatiale qui ont besoin d’être protégées.
     

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

  • Clare Nullis Attachée de presse de l’OMM cnullis@wmo.int +41 79 709 13 97
  • WMO Strategic Communication Office Media Contact media@wmo.int
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