OMM: Le nouveau rapport sur le climat appelle à agir d'urgence

11 août 2021

Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), un nouveau rapport historique, rédigé par des centaines de climatologues de renommée mondiale, appelle à agir immédiatement pour réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre face à un changement climatique sans précédent, en voie d'accélération.

Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), un nouveau rapport historique, rédigé par des centaines de climatologues de renommée mondiale, appelle à agir immédiatement pour réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre face à un changement climatique sans précédent, en voie d'accélération.

Le rapport du Groupe de travail I du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), intitulé Changement climatique 2021: les éléments scientifiques, représente l'évaluation la plus claire et la plus complète jamais publiée sur le réchauffement de l'atmosphère, des océans et des terres émergées.

Ces changements récents n'ont pas connu d'équivalent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d'années. D'après ce rapport, nombre des changements dus aux émissions de gaz à effet de serre passées et futures sont irréversibles pour des siècles ou des millénaires, notamment les modifications subies par les océans, les calottes glaciaires et le niveau de la mer à l'échelle mondiale.

Le rapport indique que le changement climatique induit par l'homme a déjà des répercussions sur de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. Depuis le dernier rapport d'évaluation du GIEC, publié en 2014, il est de plus en plus manifeste que les phénomènes extrêmes (vagues de chaleur, fortes précipitations, sécheresses, proportion de cyclones tropicaux intenses, etc.) changent et que ce sont les activités humaines qui sont responsables de cette évolution.

IPCC Working Group I report

«Le changement climatique se matérialise en temps réel sous nos yeux dans toute sa dureté», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas. «C'est un avant‑goût de ce qui attend les générations futures. Certaines de ces répercussions négatives sont déjà imprimées dans le système climatique, mais il est possible de tenter d’en corriger d’autres en réduisant dès à présent les émissions de manière forte, rapide et durable. Toutefois, il est à noter que les concentrations de gaz à effet de serre, en particulier de dioxyde de carbone, se maintiennent à des niveaux records», a-t-il continué.

«En tant que cofondatrice du GIEC, l'OMM salue le dévouement et les efforts inlassables des scientifiques concernés, qui ont permis d’obtenir des résultats remarquables. Nous sommes unis dans l’action scientifique. La science a parlé. Le moment est venu d'agir», a-t-il annoncé.

L'OMM et le Programme des Nations Unies pour l'environnement sont à l'origine de la création du GIEC, en 1988.

Augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes

Selon le rapport du GIEC, les changements climatiques s’accentueront dans toutes les régions au cours des prochaines décennies. Dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, les vagues de chaleur seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes. De plus, le régime des précipitations évoluera, ce qui aura des répercussions sur les inondations et les sécheresses. Avec une hausse de 2 °C, les chaleurs extrêmes atteindront plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé publique.

IPCC Working Group I report
La chaleur extrême que nous avons connue en 2021 porte toutes les marques du changement climatique d’origine anthropique. La Colombie-Britannique, au Canada, a enregistré un record incroyable de 49,6 °C pendant la vague de chaleur intense et étendue qui a touché l'Amérique du Nord.

«Les incendies nord-américains, attisés par la chaleur et la sécheresse, ont généré des panaches de fumée qui ont traversé l'Atlantique. Des incendies dévastateurs ont embrasé la Turquie et la Grèce ces derniers jours alors qu’une vague de chaleur intense et durable sévit en Méditerranée. La Sibérie, une région traditionnellement associée au pergélisol, a de nouveau été le théâtre d'immenses feux de forêt après des vagues de chaleur exceptionnelles, des incendies et une banquise arctique de faible étendue en 2020», a détaillé M. Taalas.

L'Arctique se réchauffe plus de deux fois plus vite que la moyenne mondiale. D'après le rapport, la poursuite du réchauffement amplifiera le dégel du pergélisol, la perte de manteau neigeux saisonnier, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires et la diminution des glaces de mer arctiques en été.

Le rapport du GIEC montre comment le changement climatique intensifie le cycle de l'eau. Sous l'effet du changement climatique, dans de nombreuses régions, les sécheresses s'amplifient, de même que les précipitations et les inondations qui les accompagnent.

«Nombre de pays en témoignent cette année. Par exemple, rien qu'au mois de juillet, les pluies qui sont tombées en deux jours en Allemagne représentaient jusqu'à deux mois de précipitations, tandis que certaines zones du Henan, au centre de la Chine, ont reçu en quatre jours des précipitations cumulées supérieures à la moyenne annuelle. Ces épisodes ont fait des centaines de victimes et causé des pertes économiques s'élevant à des millions de dollars É.-U.», a souligné M. Taalas.

Réchauffement de 1,5 °C

Selon le rapport, le rythme moyen de réchauffement observé s'est accéléré au cours de la période 2006-2018 par rapport à la période 1971-2006.

IPCC Working Group I report

Le rapport fournit de nouvelles estimations de la possibilité que le réchauffement planétaire excède 1,5 °C au cours des prochaines décennies et fait valoir qu’à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5 °C, ou même à 2 °C, sera hors de portée.

Il indique que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont élevé les températures d’environ 1,1 °C au cours des dix dernières années du réchauffement constaté depuis 1850-1900. En 2020, la température moyenne annuelle était supérieure de 1,2 °C à la normale. En moyenne, la température mondiale sur les 20 prochaines années devrait atteindre ou franchir le seuil de 1,5 °C. L'Accord de Paris engage ses signataires à poursuivre leurs efforts pour contenir l'augmentation de la température à ce niveau.

Selon le rapport de l'OMM sur l'état du climat mondial en 2020, les six dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. De plus, d’après le bulletin sur les prévisions annuelles à décennales du climat à l’échelle mondiale, publié par l’OMM en mai dernier, il est probable à 40 % que la température moyenne soit temporairement supérieure de 1,5 °C aux valeurs préindustrielles pendant au moins l’une des cinq prochaines années, et cette probabilité augmente avec le temps.

L'OMM publie chaque année des bulletins mondiaux et régionaux sur l'état du climat et sur les indicateurs du changement climatique à l'intention des dirigeants politiques et des décideurs. Le GIEC fournit des évaluations scientifiques plus complètes et détaillées sur le changement climatique, ses impacts et ses risques, ainsi que sur les stratégies d’adaptation et d’atténuation.

Le présent rapport du GIEC s'appuie sur de grandes avancées scientifiques récentes, qui nous permettent de mieux comprendre le réchauffement passé, d'obtenir des données supplémentaires sur les dernières années très chaudes, et d'évaluer de façon plus fine le rythme du réchauffement à l'avenir.

Dimension régionale

«Grâce aux progrès scientifiques récents, l'une des principales améliorations apportées au rapport est la présentation de nouvelles informations sur le changement climatique régional, tant celui qui est observé actuellement que celui qui est prévu à l'avenir si le réchauffement s'accentue», a expliqué M. Taalas.

Ainsi, les décideurs peuvent mieux contextualiser les effets du réchauffement planétaire au plan régional et prendre des décisions plus éclairées sur le climat à cette échelle, a indiqué M. Taalas.

Selon ce rapport, de nombreux facteurs des impacts climatiques devraient changer dans toutes les régions du monde. Parmi les changements spécifiques aux régions, on mentionnera l'intensification des cyclones tropicaux et des tempêtes extratropicales, la réduction des précipitations moyennes et l'augmentation des inondations fluviales, de l'aridité et des incendies.

IPCC Working Group I report

Même en limitant le réchauffement à 1,5 °C, on peut prévoir avec un degré de fiabilité élevé que les fortes précipitations et les inondations associées devraient devenir plus fréquentes et plus intenses dans la plupart des régions d'Afrique et d'Asie. Sur chaque continent, à l'exception de l'Asie, plusieurs régions devraient connaître des sécheresses plus fréquentes et plus graves. Ces changements s'accentueront si le réchauffement atteint 2 °C.

Des informations plus détaillées sur les impacts climatiques régionaux figurent dans le nouvel atlas interactif du Groupe de travail I pour le sixième Rapport d’évaluation (https://interactive-atlas.ipcc.ch).

«Ces détails régionaux attirent l'attention des gouvernements et des sociétés du monde entier sur ce qui est en jeu et sur les raisons pour lesquelles nous devons limiter le réchauffement, afin de réduire au minimum ces impacts et d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris», a déclaré M. Taalas.

«Il est essentiel de soutenir non seulement l'atténuation du changement climatique, mais aussi l'adaptation à ses conséquences. En effet, la tendance climatique défavorable va se poursuivre dans les décennies à venir, indépendamment du succès de nos efforts d'atténuation. Pour s'adapter, il est très efficace d'investir dans les systèmes d'observation météorologique et d'alerte précoce. Seule la moitié des 193 Membres de l'OMM dispose de capacités météorologiques, climatologiques et hydrologiques de pointe. De vastes lacunes existent dans les réseaux d'observation d’Afrique, de certaines régions d'Amérique latine et des États insulaires du Pacifique et des Caraïbes, ce qui nuit gravement à la qualité des services d'alerte précoce, tant dans ces régions que dans le reste du monde», a-t-il précisé.

L'OMM s'emploie donc à combler les lacunes en matière de données et à mettre en place un réseau d'observation de base mondial, entretenu de manière durable via un mécanisme de financement des observations systématiques.

Notes à l’intention des rédacteurs

Le rapport du Groupe de travail I, intitulé Changement climatique 2021: les éléments scientifiques, est le premier volet du sixième Rapport d’évaluation du GIEC, à paraître en 2022.

Le Résumé à l’intention des décideurs de la contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation ainsi que des documents et informations supplémentaires peuvent être consultés sur la page Web dédiée, à l’adresse https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/.

Le rapport se fonde sur les contributions de 234 auteurs de 66 pays (31 auteurs coordonnateurs, 167 auteurs principaux, 36 éditeurs-réviseurs et 517 auteurs collaborateurs).

 

Notes aux rédacteurs

Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), un nouveau rapport historique, rédigé par des centaines de climatologues de renommée mondiale, appelle à agir immédiatement pour réduire radicalement les émissions de gaz à effet de serre face à un changement climatique sans précédent, en voie d'accélération.

Le rapport du Groupe de travail I du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), intitulé Changement climatique 2021: les éléments scientifiques, représente l'évaluation la plus claire et la plus complète jamais publiée sur le réchauffement de l'atmosphère, des océans et des terres émergées.

Ces changements récents n'ont pas connu d'équivalent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d'années. D'après ce rapport, nombre des changements dus aux émissions de gaz à effet de serre passées et futures sont irréversibles pour des siècles ou des millénaires, notamment les modifications subies par les océans, les calottes glaciaires et le niveau de la mer à l'échelle mondiale.

Le rapport indique que le changement climatique induit par l'homme a déjà des répercussions sur de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du monde. Depuis le dernier rapport d'évaluation du GIEC, publié en 2014, il est de plus en plus manifeste que les phénomènes extrêmes (vagues de chaleur, fortes précipitations, sécheresses, proportion de cyclones tropicaux intenses, etc.) changent et que ce sont les activités humaines qui sont responsables de cette évolution.

IPCC Working Group I report

«Le changement climatique se matérialise en temps réel sous nos yeux dans toute sa dureté», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas. «C'est un avant‑goût de ce qui attend les générations futures. Certaines de ces répercussions négatives sont déjà imprimées dans le système climatique, mais il est possible de tenter d’en corriger d’autres en réduisant dès à présent les émissions de manière forte, rapide et durable. Toutefois, il est à noter que les concentrations de gaz à effet de serre, en particulier de dioxyde de carbone, se maintiennent à des niveaux records», a-t-il continué.

«En tant que cofondatrice du GIEC, l'OMM salue le dévouement et les efforts inlassables des scientifiques concernés, qui ont permis d’obtenir des résultats remarquables. Nous sommes unis dans l’action scientifique. La science a parlé. Le moment est venu d'agir», a-t-il annoncé.

L'OMM et le Programme des Nations Unies pour l'environnement sont à l'origine de la création du GIEC, en 1988.

Augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes

Selon le rapport du GIEC, les changements climatiques s’accentueront dans toutes les régions au cours des prochaines décennies. Dans le cas d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C, les vagues de chaleur seront plus nombreuses, les saisons chaudes plus longues et les saisons froides plus courtes. De plus, le régime des précipitations évoluera, ce qui aura des répercussions sur les inondations et les sécheresses. Avec une hausse de 2 °C, les chaleurs extrêmes atteindront plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé publique.

IPCC Working Group I report
La chaleur extrême que nous avons connue en 2021 porte toutes les marques du changement climatique d’origine anthropique. La Colombie-Britannique, au Canada, a enregistré un record incroyable de 49,6 °C pendant la vague de chaleur intense et étendue qui a touché l'Amérique du Nord.

«Les incendies nord-américains, attisés par la chaleur et la sécheresse, ont généré des panaches de fumée qui ont traversé l'Atlantique. Des incendies dévastateurs ont embrasé la Turquie et la Grèce ces derniers jours alors qu’une vague de chaleur intense et durable sévit en Méditerranée. La Sibérie, une région traditionnellement associée au pergélisol, a de nouveau été le théâtre d'immenses feux de forêt après des vagues de chaleur exceptionnelles, des incendies et une banquise arctique de faible étendue en 2020», a détaillé M. Taalas.

L'Arctique se réchauffe plus de deux fois plus vite que la moyenne mondiale. D'après le rapport, la poursuite du réchauffement amplifiera le dégel du pergélisol, la perte de manteau neigeux saisonnier, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires et la diminution des glaces de mer arctiques en été.

Le rapport du GIEC montre comment le changement climatique intensifie le cycle de l'eau. Sous l'effet du changement climatique, dans de nombreuses régions, les sécheresses s'amplifient, de même que les précipitations et les inondations qui les accompagnent.

«Nombre de pays en témoignent cette année. Par exemple, rien qu'au mois de juillet, les pluies qui sont tombées en deux jours en Allemagne représentaient jusqu'à deux mois de précipitations, tandis que certaines zones du Henan, au centre de la Chine, ont reçu en quatre jours des précipitations cumulées supérieures à la moyenne annuelle. Ces épisodes ont fait des centaines de victimes et causé des pertes économiques s'élevant à des millions de dollars É.-U.», a souligné M. Taalas.

Réchauffement de 1,5 °C

Selon le rapport, le rythme moyen de réchauffement observé s'est accéléré au cours de la période 2006-2018 par rapport à la période 1971-2006.

IPCC Working Group I report

Le rapport fournit de nouvelles estimations de la possibilité que le réchauffement planétaire excède 1,5 °C au cours des prochaines décennies et fait valoir qu’à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement aux alentours de 1,5 °C, ou même à 2 °C, sera hors de portée.

Il indique que les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont élevé les températures d’environ 1,1 °C au cours des dix dernières années du réchauffement constaté depuis 1850-1900. En 2020, la température moyenne annuelle était supérieure de 1,2 °C à la normale. En moyenne, la température mondiale sur les 20 prochaines années devrait atteindre ou franchir le seuil de 1,5 °C. L'Accord de Paris engage ses signataires à poursuivre leurs efforts pour contenir l'augmentation de la température à ce niveau.

Selon le rapport de l'OMM sur l'état du climat mondial en 2020, les six dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. De plus, d’après le bulletin sur les prévisions annuelles à décennales du climat à l’échelle mondiale, publié par l’OMM en mai dernier, il est probable à 40 % que la température moyenne soit temporairement supérieure de 1,5 °C aux valeurs préindustrielles pendant au moins l’une des cinq prochaines années, et cette probabilité augmente avec le temps.

L'OMM publie chaque année des bulletins mondiaux et régionaux sur l'état du climat et sur les indicateurs du changement climatique à l'intention des dirigeants politiques et des décideurs. Le GIEC fournit des évaluations scientifiques plus complètes et détaillées sur le changement climatique, ses impacts et ses risques, ainsi que sur les stratégies d’adaptation et d’atténuation.

Le présent rapport du GIEC s'appuie sur de grandes avancées scientifiques récentes, qui nous permettent de mieux comprendre le réchauffement passé, d'obtenir des données supplémentaires sur les dernières années très chaudes, et d'évaluer de façon plus fine le rythme du réchauffement à l'avenir.

Dimension régionale

«Grâce aux progrès scientifiques récents, l'une des principales améliorations apportées au rapport est la présentation de nouvelles informations sur le changement climatique régional, tant celui qui est observé actuellement que celui qui est prévu à l'avenir si le réchauffement s'accentue», a expliqué M. Taalas.

Ainsi, les décideurs peuvent mieux contextualiser les effets du réchauffement planétaire au plan régional et prendre des décisions plus éclairées sur le climat à cette échelle, a indiqué M. Taalas.

Selon ce rapport, de nombreux facteurs des impacts climatiques devraient changer dans toutes les régions du monde. Parmi les changements spécifiques aux régions, on mentionnera l'intensification des cyclones tropicaux et des tempêtes extratropicales, la réduction des précipitations moyennes et l'augmentation des inondations fluviales, de l'aridité et des incendies.

IPCC Working Group I report

Même en limitant le réchauffement à 1,5 °C, on peut prévoir avec un degré de fiabilité élevé que les fortes précipitations et les inondations associées devraient devenir plus fréquentes et plus intenses dans la plupart des régions d'Afrique et d'Asie. Sur chaque continent, à l'exception de l'Asie, plusieurs régions devraient connaître des sécheresses plus fréquentes et plus graves. Ces changements s'accentueront si le réchauffement atteint 2 °C.

Des informations plus détaillées sur les impacts climatiques régionaux figurent dans le nouvel atlas interactif du Groupe de travail I pour le sixième Rapport d’évaluation (https://interactive-atlas.ipcc.ch).

«Ces détails régionaux attirent l'attention des gouvernements et des sociétés du monde entier sur ce qui est en jeu et sur les raisons pour lesquelles nous devons limiter le réchauffement, afin de réduire au minimum ces impacts et d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris», a déclaré M. Taalas.

«Il est essentiel de soutenir non seulement l'atténuation du changement climatique, mais aussi l'adaptation à ses conséquences. En effet, la tendance climatique défavorable va se poursuivre dans les décennies à venir, indépendamment du succès de nos efforts d'atténuation. Pour s'adapter, il est très efficace d'investir dans les systèmes d'observation météorologique et d'alerte précoce. Seule la moitié des 193 Membres de l'OMM dispose de capacités météorologiques, climatologiques et hydrologiques de pointe. De vastes lacunes existent dans les réseaux d'observation d’Afrique, de certaines régions d'Amérique latine et des États insulaires du Pacifique et des Caraïbes, ce qui nuit gravement à la qualité des services d'alerte précoce, tant dans ces régions que dans le reste du monde», a-t-il précisé.

L'OMM s'emploie donc à combler les lacunes en matière de données et à mettre en place un réseau d'observation de base mondial, entretenu de manière durable via un mécanisme de financement des observations systématiques.

Notes à l’intention des rédacteurs

Le rapport du Groupe de travail I, intitulé Changement climatique 2021: les éléments scientifiques, est le premier volet du sixième Rapport d’évaluation du GIEC, à paraître en 2022.

Le Résumé à l’intention des décideurs de la contribution du Groupe de travail I au sixième Rapport d’évaluation ainsi que des documents et informations supplémentaires peuvent être consultés sur la page Web dédiée, à l’adresse https://www.ipcc.ch/report/ar6/wg1/.

Le rapport se fonde sur les contributions de 234 auteurs de 66 pays (31 auteurs coordonnateurs, 167 auteurs principaux, 36 éditeurs-réviseurs et 517 auteurs collaborateurs).

 
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