L'OMM renforce son action dans le domaine de l'eau

29 juin 2018

The World Meteorological Organization is revamping its strategy on water in order to face up to the unprecedented challenges posed by water stress, floods and droughts and lack of access to clean supplies.

Genève, le 25 juin 2018 – L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a entrepris de revoir sa stratégie dans le domaine de l'eau pour pouvoir face aux défis sans précédent que posent le stress hydrique, les inondations et les sécheresses, ainsi que l'accès insuffisant à une eau salubre.

Le Conseil exécutif de l'OMM a organisé un dialogue d'une journée sur le thème de l'eau dans le cadre d'une action concertée visant à renforcer les services hydrologiques, à améliorer la prévision, la surveillance et l'exploitation des réserves d'eau douce et à empoigner les problèmes que posent l'excès d'eau, la pénurie d'eau ou la pollution de l'eau.

L'OMM a pris officiellement la direction de l'Initiative mondiale sur les données relatives à l'eau, le principe étant que des données de meilleure qualité sont garantes d'une meilleure gestion de cette ressource. Elle a aussi lancé, via l'HydroHub, un nouvel appel à innovation pour l'hydrologie opérationnelle.

«Il nous faut accorder bien plus d'importance à la gestion efficace, équitable et durable des ressources en eau», a souligné Kofi Annan, ex-Secrétaire général de l'ONU et président de la fondation Kofi Annan, lors de la séance de haut niveau.

«Tout le monde a à gagner d'une gestion intelligente de l'eau, car aucune société ne peut prospérer si elle n'a pas accès de façon durable à des réserves suffisantes d'eau salubre. Pour peu qu'elle soit gérée de façon rationnelle par tous les intéressés, l'eau a le pouvoir d'instaurer la confiance entre les différents secteurs de la société et entre les peuples et de contribuer ainsi, d'une manière plus générale, à la promotion de la paix et du développement», a poursuivi M. Annan.

Le changement climatique aggrave les contraintes qui pèsent sur les approvisionnements en eau ainsi que les risques de phénomènes météorologiques extrêmes. Les experts prédisent qu'en 2050, les phénomènes climatiques liés à l'eau pourraient faire reculer de 6 % la croissance du PIB dans une grande partie de l'Afrique, de l'Asie et du Moyen-Orient, a fait valoir M. Annan, qui a exhorté les gouvernements à tenir les promesses consacrées par l'Accord de Paris sur le climat.

«Le changement climatique ne concerne pas que le climat», a déclaré Sophia Pal Gai, Ministre des ressources en eau et de l'irrigation de la République du Soudan du Sud. «Il ne se manifeste que trop souvent par les sécheresses et les inondations qu'il engendre. Celles-ci, de plus en plus fréquentes, sèment la mort et la dévastation».

Un pic de pluies saisonnières dans certaines régions d'Afrique de l'Est naguère éprouvées par la sécheresse a engendré des inondations de grande ampleur dans une grande partie de la corne de l'Afrique. On prévoit dans le même temps que dans moins de 10 ans, l'eau va devenir nettement plus rare en Afrique, ce qui aura de profondes répercussions sur la société, a souligné la ministre.

Le Soudan du Sud est un pays enclavé qui a des frontières communes avec six autres pays. Comme bon nombre de pays d'Afrique, il ne dispose pas des données et des informations hydrologiques dont le gouvernement aurait besoin pour favoriser le développement.

«L'OMM est plus que jamais appelée à jouer un rôle de premier plan dans le domaine de l'hydrologie opérationnelle», a fait valoir Mme Pal Gai.

Initiative mondiale sur les données relatives à l'eau

Le Conseil exécutif de l'OMM a entrepris de refondre la stratégie de l'Organisation dans le domaine de l'eau de façon à mieux affronter les défis et à améliorer la qualité des informations et des services hydrologiques à l'appui du programme d'action de la communauté internationale pour le développement durable, la prévention des catastrophes et la lutte contre le changement climatique.

L'objectif de développement durable 6 – Eau propre et assainissement – énonce un programme ambitieux, à l'horizon 2030, qui vise notamment à instaurer une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux. Un groupe de haut niveau sur l'eau a d'ailleurs été constitué dans le cadre de l'action engagée pour servir les objectifs de développement durable. Ce groupe a publié en mars 2018 un rapport intitulé «Pour que chaque goutte compte» et assorti de recommandations concernant diverses initiatives.

L'une d'elles est l'Initiative mondiale sur les données relatives à l'eau, lancée sous les auspices du Gouvernement australien.

Le rapport met l'accent sur l'importance que revêt ladite initiative pour la prise de décisions en matière de gestion des ressources en eau, et recommande vivement le passage à une deuxième phase. Le Gouvernement australien a invité l'OMM à prendre la direction de cette nouvelle étape et à montrer la marche à suivre par une feuille de route quinquennale.

«Il est primordial d'assurer la fiabilité des données relatives à l'eau pour pouvoir gérer avec méthode cette ressource vitale pour l'humanité», a souligné Sally Mansfield, Ambassadrice et Représentante permanente de l'Australie auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.

«Au nom du Gouvernement australien, je confie à vous tous, à l'OMM, la responsabilité de cette initiative,» a-t-elle ajouté.

Danilo Turk, président du Groupe mondial de haut niveau sur l'eau et la paix, a déclaré que le développement de la coopération dans le domaine de l'eau passait impérativement par l'amélioration de la qualité des données.

«Les hydrologues sont conscients de l'intérêt que revêtent les données relatives à l'eau pour la compréhension de l'évolution de cette ressource sur le long terme» a-t-il souligné. «Il reste des lacunes à combler, et pour ce faire, les compétences et l'expérience acquises par l'OMM joueront un rôle capital».

Appel à innovation de l'HydroHub

L'OMM a instauré un Mécanisme mondial d'appui à l'hydrométrie (HydroHub) pour mettre les compétences scientifiques et techniques des Membres de l'OMM à la disposition des différents secteurs économiques auxquels s'adressent les données et services hydrométéorologiques. Cela contribue à élargir l'éventail des données hydrométéorologiques tout en facilitant le processus de décision dans le domaine de l'eau au niveau des pays, les technologies et les approches innovantes jouant un rôle catalyseur à cet égard.

Parallèlement au dialogue sur le thème de l'eau, l'HydroHub de l'OMM a lancé son premier appel à innovation, proposant un financement initial d'un montant total de 100 000 francs suisses aux candidats qui seront retenus. Il s'agit de s'attaquer aux problèmes rencontrés par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) dans le cadre de la surveillance hydrologique. Les SMHN exploitent en effet les réseaux d'observation qui recueillent les données nécessaires aux services de prévision et d'alerte. Or ces réseaux coûtent cher et les Services sont sous pression pour fournir des produits avec un meilleur rapport coût-efficacité.

Il existe aujourd'hui diverses solutions de rechange qui font appel à des capteurs à faible coût ou qui consistent à confier à un grand nombre d'acteurs la collecte des données d'observation ou bien à trouver d'autres utilisations pour ces données, par exemple. Les SMHN sont toutefois peu enclins à se lancer, et ce pour diverses raisons – manque d'informations sur le coût et la qualité, manque de confiance dans les nouvelles approches, etc.

Le pôle mondial d'innovation de l'OMM recherche des projets susceptibles d'inciter les SMHN à adopter des techniques d'observation et des méthodes de surveillance novatrices pour un coût total moindre.

Notes aux rédacteurs

Genève, le 25 juin 2018 – L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a entrepris de revoir sa stratégie dans le domaine de l'eau pour pouvoir face aux défis sans précédent que posent le stress hydrique, les inondations et les sécheresses, ainsi que l'accès insuffisant à une eau salubre.

Le Conseil exécutif de l'OMM a organisé un dialogue d'une journée sur le thème de l'eau dans le cadre d'une action concertée visant à renforcer les services hydrologiques, à améliorer la prévision, la surveillance et l'exploitation des réserves d'eau douce et à empoigner les problèmes que posent l'excès d'eau, la pénurie d'eau ou la pollution de l'eau.

L'OMM a pris officiellement la direction de l'Initiative mondiale sur les données relatives à l'eau, le principe étant que des données de meilleure qualité sont garantes d'une meilleure gestion de cette ressource. Elle a aussi lancé, via l'HydroHub, un nouvel appel à innovation pour l'hydrologie opérationnelle.

«Il nous faut accorder bien plus d'importance à la gestion efficace, équitable et durable des ressources en eau», a souligné Kofi Annan, ex-Secrétaire général de l'ONU et président de la fondation Kofi Annan, lors de la séance de haut niveau.

«Tout le monde a à gagner d'une gestion intelligente de l'eau, car aucune société ne peut prospérer si elle n'a pas accès de façon durable à des réserves suffisantes d'eau salubre. Pour peu qu'elle soit gérée de façon rationnelle par tous les intéressés, l'eau a le pouvoir d'instaurer la confiance entre les différents secteurs de la société et entre les peuples et de contribuer ainsi, d'une manière plus générale, à la promotion de la paix et du développement», a poursuivi M. Annan.

Le changement climatique aggrave les contraintes qui pèsent sur les approvisionnements en eau ainsi que les risques de phénomènes météorologiques extrêmes. Les experts prédisent qu'en 2050, les phénomènes climatiques liés à l'eau pourraient faire reculer de 6 % la croissance du PIB dans une grande partie de l'Afrique, de l'Asie et du Moyen-Orient, a fait valoir M. Annan, qui a exhorté les gouvernements à tenir les promesses consacrées par l'Accord de Paris sur le climat.

«Le changement climatique ne concerne pas que le climat», a déclaré Sophia Pal Gai, Ministre des ressources en eau et de l'irrigation de la République du Soudan du Sud. «Il ne se manifeste que trop souvent par les sécheresses et les inondations qu'il engendre. Celles-ci, de plus en plus fréquentes, sèment la mort et la dévastation».

Un pic de pluies saisonnières dans certaines régions d'Afrique de l'Est naguère éprouvées par la sécheresse a engendré des inondations de grande ampleur dans une grande partie de la corne de l'Afrique. On prévoit dans le même temps que dans moins de 10 ans, l'eau va devenir nettement plus rare en Afrique, ce qui aura de profondes répercussions sur la société, a souligné la ministre.

Le Soudan du Sud est un pays enclavé qui a des frontières communes avec six autres pays. Comme bon nombre de pays d'Afrique, il ne dispose pas des données et des informations hydrologiques dont le gouvernement aurait besoin pour favoriser le développement.

«L'OMM est plus que jamais appelée à jouer un rôle de premier plan dans le domaine de l'hydrologie opérationnelle», a fait valoir Mme Pal Gai.

Initiative mondiale sur les données relatives à l'eau

Le Conseil exécutif de l'OMM a entrepris de refondre la stratégie de l'Organisation dans le domaine de l'eau de façon à mieux affronter les défis et à améliorer la qualité des informations et des services hydrologiques à l'appui du programme d'action de la communauté internationale pour le développement durable, la prévention des catastrophes et la lutte contre le changement climatique.

L'objectif de développement durable 6 – Eau propre et assainissement – énonce un programme ambitieux, à l'horizon 2030, qui vise notamment à instaurer une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux. Un groupe de haut niveau sur l'eau a d'ailleurs été constitué dans le cadre de l'action engagée pour servir les objectifs de développement durable. Ce groupe a publié en mars 2018 un rapport intitulé «Pour que chaque goutte compte» et assorti de recommandations concernant diverses initiatives.

L'une d'elles est l'Initiative mondiale sur les données relatives à l'eau, lancée sous les auspices du Gouvernement australien.

Le rapport met l'accent sur l'importance que revêt ladite initiative pour la prise de décisions en matière de gestion des ressources en eau, et recommande vivement le passage à une deuxième phase. Le Gouvernement australien a invité l'OMM à prendre la direction de cette nouvelle étape et à montrer la marche à suivre par une feuille de route quinquennale.

«Il est primordial d'assurer la fiabilité des données relatives à l'eau pour pouvoir gérer avec méthode cette ressource vitale pour l'humanité», a souligné Sally Mansfield, Ambassadrice et Représentante permanente de l'Australie auprès de l'Office des Nations Unies à Genève.

«Au nom du Gouvernement australien, je confie à vous tous, à l'OMM, la responsabilité de cette initiative,» a-t-elle ajouté.

Danilo Turk, président du Groupe mondial de haut niveau sur l'eau et la paix, a déclaré que le développement de la coopération dans le domaine de l'eau passait impérativement par l'amélioration de la qualité des données.

«Les hydrologues sont conscients de l'intérêt que revêtent les données relatives à l'eau pour la compréhension de l'évolution de cette ressource sur le long terme» a-t-il souligné. «Il reste des lacunes à combler, et pour ce faire, les compétences et l'expérience acquises par l'OMM joueront un rôle capital».

Appel à innovation de l'HydroHub

L'OMM a instauré un Mécanisme mondial d'appui à l'hydrométrie (HydroHub) pour mettre les compétences scientifiques et techniques des Membres de l'OMM à la disposition des différents secteurs économiques auxquels s'adressent les données et services hydrométéorologiques. Cela contribue à élargir l'éventail des données hydrométéorologiques tout en facilitant le processus de décision dans le domaine de l'eau au niveau des pays, les technologies et les approches innovantes jouant un rôle catalyseur à cet égard.

Parallèlement au dialogue sur le thème de l'eau, l'HydroHub de l'OMM a lancé son premier appel à innovation, proposant un financement initial d'un montant total de 100 000 francs suisses aux candidats qui seront retenus. Il s'agit de s'attaquer aux problèmes rencontrés par les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) dans le cadre de la surveillance hydrologique. Les SMHN exploitent en effet les réseaux d'observation qui recueillent les données nécessaires aux services de prévision et d'alerte. Or ces réseaux coûtent cher et les Services sont sous pression pour fournir des produits avec un meilleur rapport coût-efficacité.

Il existe aujourd'hui diverses solutions de rechange qui font appel à des capteurs à faible coût ou qui consistent à confier à un grand nombre d'acteurs la collecte des données d'observation ou bien à trouver d'autres utilisations pour ces données, par exemple. Les SMHN sont toutefois peu enclins à se lancer, et ce pour diverses raisons – manque d'informations sur le coût et la qualité, manque de confiance dans les nouvelles approches, etc.

Le pôle mondial d'innovation de l'OMM recherche des projets susceptibles d'inciter les SMHN à adopter des techniques d'observation et des méthodes de surveillance novatrices pour un coût total moindre.

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