L’OMM confirme des températures record situées au 3e et 4e rangs des plus chaudes jamais enregistrées sur Terre

18 juin 2019

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé officiellement des extrêmes de température record de 54,0 °C à deux endroits: Mitribah (Koweït), le 21 juillet 2016 et Turbat (Pakistan), le 28 mai 2017.  

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé officiellement des extrêmes de température record de 54,0 °C à deux endroits: Mitribah (Koweït), le 21 juillet 2016 et Turbat (Pakistan), le 28 mai 2017. 

Lors de l’évaluation la plus approfondie jamais réalisée, les responsables des Archives mondiales de données concernant les extrêmes météorologiques et climatiques relevant de l’OMM ont confirmé les températures de 53,9 °C (marge d’incertitude de ± 0,1 °C) mesurée à Mitribah et de 53,7 °C (± 0,4 °C) mesurée à Turbat.

La température relevée à Mitribah (Koweït) est désormais considérée par l’OMM comme la plus élevée jamais enregistrée sur le continent asiatique, et les deux observations se placent au troisième (équivalence compte tenu des marges d’incertitude) et quatrième rang des extrêmes de température reconnus par l’OMM. Fait marquant, il s’agit des températures reconnues officiellement les plus élevées enregistrées ces 76 dernières années.

Pour de plus amples renseignements sur cette évaluation, consulter la version en ligne du International Journal of Climatology publiée le 17 juin 2019.

«Il apparaît donc clairement que nous sommes désormais en mesure d’effectuer des analyses très approfondies des extrêmes météorologiques. Grâce aux travaux rigoureux de recherche, tels que cet étalonnage indépendant des capteurs de température, nous pouvons avoir une confiance accrue dans nos relevés climatologiques et, par conséquent, fournir un fondement solide pour l’analyse des records battus dans le monde et l’étude des liens de cause à effet entre le changement climatique et les phénomènes extrêmes» a déclaré Randall Cerveny, rapporteur de l’OMM pour les extrêmes météorologiques et climatiques.

«Le résultat final vient s’ajouter à la longue liste de nos archives des extrêmes de température à l’échelle des continents, des hémisphères et du globe. Source essentielle d’informations, cette base de données nous permet de mieux comprendre pourquoi, quand et où des valeurs extrêmes sont enregistrées» a-t-il ajouté.

Les Archives mondiales de données concernant les extrêmes météorologiques et climatiques relevant de l’OMM donnent une liste complète des extrêmes météorologiques et climatiques, dont les valeurs maximales et minimales de la température et de la hauteur de précipitation à l’échelle du globe, la masse du grêlon le plus lourd, la durée de la période sèche la plus longue, la vitesse de la plus forte rafale de vent, ainsi que les extrêmes météorologiques et climatiques pour chaque hémisphère.

Selon ces archives, la température la plus élevée jamais enregistrée a été relevée à Furnace Creek, dans la Vallée de la mort, en Californie le 10 juillet 1913, jour où le mercure a atteint 56,7 °C. La température la plus élevée enregistrée dans l’hémisphère Est a été relevée en juillet 1931 à Kebili (Tunisie): 55,0 °C. Certains historiens de la météorologie ont remis en question la fiabilité des vieux records de température. Les responsables des Archives mondiales sont disposés à enquêter sur tout record d’extrêmes passé lorsque de nouvelles preuves dignes de foi lui sont soumises.

Cette évaluation est exceptionnelle en ce que le comité a recommandé que les deux capteurs soient étalonnés de manière indépendante et comparés simultanément, afin d’assurer que les données ont été obtenues de la manière la plus précise possible. Cette exigence supplémentaire n’avait jamais été recommandée lors des évaluations antérieures réalisées par l’OMM sur une observation météorologique record. Elle définit, en termes de validité, une nouvelle norme plus stricte que celles utilisées pour les valeurs extrêmes acceptées précédemment.

Le comité d’enquête était constitué de spécialistes de la métrologie (instruments) et du climat de divers pays: Italie, Koweït, Pakistan, Arabie saoudite, France, Espagne, Maroc, Arménie, Iran, Australie, États-Unis et Royaume-Uni. En particulier, un groupe de l’Institut italien de recherche en métrologie (INRIM) placé sous la direction d’Andrea Merlone a joué un rôle actif dans l’analyse, approfondie et rigoureuse, de l’étalonnage des deux capteurs de températures, lesquels avaient été gracieusement envoyés par les services météorologiques nationaux du Koweït et du Pakistan, dans le cadre de cette enquête.

Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse (courriel: cnullis@wmo.int; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97).

Notes à l’intention des rédacteurs

Membres du Comité:
Andrea Merlone, Institut italien de recherche en métrologie (INRIM) (Italie)
Hassan Al-Dashti, Service météorologique national, Direction générale de l’aviation civile (Koweït)
Nadeem Faisal, Service météorologique national (Pakistan)
Randall S. Cerveny, Faculté des sciences géographiques, Université d’État de l’Arizona (États‑Unis)
Said AlSarmi, Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite)
Pierre Bessemoulin, Météo France (France)
Manola Brunet, Université Rovira i Virgili (Espagne) et Section de recherche sur le climat, Faculté des sciences environnementales, Université d’East Anglia (Royaume-Uni)
Fatima Driouech, Université polytechnique Mohammed VI (Maroc)
Yelena Khalatyan, Division de la recherche climatologique, Service hydrométéorologique arménien (Arménie)
Thomas C. Peterson, Commission de climatologie de l’OMM (États-Unis)
Fatima Rahimzadeh, anc. Centre de recherche sur les sciences atmosphériques et la météorologie (Iran)
Blair Trewin, Service météorologique australien (Australie)
M.M. Abdel Wahab, Université du Caire (Égypte)
Serpil Yagan, Service météorologique turc, Département de la recherche, Division de la climatologie (Turquie)
Graziano Coppa, Institut italien de recherche en métrologie (INRIM) (Italie)
Denis Smorgon, Institut italien de recherche en métrologie (INRIM) (Italie)
Chiara Musacchio, Institut italien de recherche en métrologie (INRIM) (Italie)
Daniel Krahenbuhl, Faculté des sciences géographiques, Université d’État de l’Arizona (États‑Unis)