L’AMCOMET appelle à investir davantage en Afrique pour améliorer les services météorologiques et climatologiques

11 mars 2019

La Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET) appelle les gouvernements nationaux et les partenaires pour le développement à investir davantage dans les services météorologiques, climatologiques et hydrologiques afin de favoriser le développement durable, de faire face au changement climatique et de protéger les vies et les biens sur le continent.

La Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET) appelle les gouvernements nationaux et les partenaires pour le développement à investir davantage dans les services météorologiques, climatologiques et hydrologiques afin de favoriser le développement durable, de faire face au changement climatique et de protéger les vies et les biens sur le continent.

Dans une déclaration publiée à la fin de sa quatrième session, tenue au Caire (Égypte), l’AMCOMET a souligné qu’il importait d’obtenir le soutien financier et politique nécessaire pour aider les Services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) à améliorer les services et systèmes d’alerte précoce multidangers axés sur les impacts, de façon à réduire les incidences des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes comme les inondations, les périodes de sécheresse et les vagues de chaleur.

La Déclaration du Caire insiste également sur la nécessité d’investissements publics pour garantir la viabilité des infrastructures hydrométéorologiques et améliorer la capacité de prestation de services des SMHN. Elle met notamment en avant l’importance de partager et d’exploiter les bonnes pratiques de prévision axée sur les impacts pour contribuer aux efforts mondiaux et régionaux en matière de gestion des risques de catastrophe afin de bâtir des sociétés résilientes et parées contre les aléas météorologiques. Elle exhorte les Membres à instaurer un cadre national pour les services climatologiques pour favoriser la prise de décisions qui tiennent compte des facteurs climatiques.

L’AMCOMET est coparrainée par la Commission de l’Union africaine et l’Organisation météorologique mondiale. Sa quatrième session, qui s’est déroulée sous les auspices du Service météorologique égyptien, a inclus un segment technique et une conférence technique régionale, qui se sont tenus successivement et ont précédé la session quadriennale du Conseil régional I (Afrique) de l’OMM. L’ensemble de ces travaux ont eu lieu du 18 au 23 février 2019 et ont suivi un atelier destiné aux femmes dirigeantes, parrainé par l’OMM.

AMCOMET Conf

M. Younis Al Masry, Ministre de l’aviation civile de l’Égypte, a été élu Président du Bureau de l’AMCOMET pour deux ans. Il succède à M. Gilberto Correia Carvalho Silva, Ministre de l'agriculture et de l'environnement de Cabo Verde. Les postes de Premier, Deuxième et Troisième Vice-Présidents ont été attribués au Tchad, à l’Eswatini et à l’Éthiopie, respectivement, tandis que la fonction de rapporteur revenait à Cabo Verde.  

M. Daouda Konaté, Directeur général du Service météorologique de la Côte d’Ivoire et Représentant permanent de ce pays auprès de l’OMM, a été élu Président du Conseil régional I pour un mandat de quatre ans. Le Président du Conseil du Service météorologique égyptien, M. Ahmed Abdel-Aal, a été élu Vice-Président.

M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM, a déclaré au cours de la session que l’OMM avançait à grands pas sur la voie de la réforme, «dans la perspective d’une plus large participation des pays en développement aux travaux de l’OMM et de ses commissions techniques et d’un rapprochement avec les activités menées au plan régional».

Mme Josefa Lionel Sacko, Commissaire de l’Union africaine chargée de l’économie rurale et de l’agriculture, a mis l’accent sur le rôle des services hydrométéorologiques dans la réalisation de l’Agenda 2063 sur «l’Afrique que nous voulons, une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses propres citoyens, représentant une force dynamique sur la scène internationale». Il a été reconnu que le changement climatique était l’un des facteurs qui menaçaient de ruiner les efforts déployés sur le continent pour mettre en œuvre l’Agenda 2063.

La Déclaration du Caire rend compte des inquiétudes relatives au fait que de nombreux pays africains n’ont pas encore vraiment récolté les fruits que pouvaient leur apporter les récents progrès scientifiques et techniques.

Elle insiste sur la nécessité de soutenir des mesures qui facilitent l’accès à une nouvelle génération de produits satellitaires et favorisent ainsi la mise à disposition de prévisions météorologiques et climatologiques de qualité sur le continent. Ses signataires s’engagent en faveur de l’échange international des données d’observation requises pour élaborer des produits sur le temps et le climat pour l’Afrique et les parties prenantes de l’OMM dans le monde.

Elle salue la création, par la Banque mondiale et l’OMM, de l’Alliance pour le développement hydrométéorologique, ainsi que de l’initiative OMM de soutien aux pays, qui rassemblera les partenaires internationaux pour le développement et le financement de l’action climatique autour d’un engagement commun en faveur d’un soutien accru et plus efficace envers les Membres.

Elle prie instamment les États membres de soutenir, par une législation adaptée, l’acquisition de davantage d’autonomie par les SMHN. Elle préconise de dispenser, aux administrateurs des SMHN, une formation adéquate sur la gestion et l’encadrement de personnel afin d’améliorer la prestation de services dans les SMHN.

Elle souligne l’importance de mieux comprendre les incidences sexospécifiques du temps et du climat en recueillant et en exploitant des données ventilées par sexe, et d’associer davantage les femmes au développement de services météorologiques, hydrologiques et climatologiques qui tiennent compte de leur situation spécifique, et à la communication relative à ces services.

La Déclaration du Caire exhorte en outre les Membres à prendre note du projet de Cadre stratégique pour les partenariats public-privé de l’OMM, qui décrit les avantages pour toutes les parties prenantes et les principes et les mécanismes potentiels donnant lieu à des partenariats fructueux.