Le Comité des ouragans de l’OMM supprime Beryl, Helene, Milton et John de sa liste de noms

02 avril 2025

Le Comité des ouragans de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a retiré Beryl, Helene et Milton de la liste des noms utilisés pour baptiser les cyclones tropicaux du bassin atlantique, et John de la liste utilisée pour le bassin du Pacifique oriental, en raison du très lourd bilan humain et matériel de ces tempêtes en 2024.

Messages clés
  • Beryl, Helene et Milton sont supprimés de la liste des noms utilisés pour baptiser les ouragans de l’Atlantique
  • Brianna, Holly et Miguel les remplaceront sur la liste tournante
  • John est retiré de la liste des noms d’ouragans du Pacifique oriental et remplacé par Jake
  • Les noms des cyclones tropicaux meurtriers et destructeurs sont retirés
  • Les cyclones tropicaux sont nommés pour des raisons de sécurité publique
  • Les alertes précoces ont permis de réduire les pertes humaines

Beryl a été l’ouragan de catégorie 5 le plus précoce jamais enregistré dans le bassin atlantique. Son passage a eu des répercussions désastreuses dans les Caraïbes. Les ouragans Helene et Milton ont causé des dommages catastrophiques aux États-Unis d’Amérique. L’ouragan John a provoqué des inondations meurtrières et prolongées dans l’État de Guerrero, au Mexique.

Pour remplacer les noms supprimés, ce sont Brianna, Holly et Miguel qui ont été sélectionnés pour le bassin atlantique et Jake pour le Pacifique oriental. Les listes de noms administrées par l’OMM facilitent la communication des avis de tempête et permettent d’alerter les populations sur les risques potentiellement mortels. Ces noms sont réutilisés tous les six ans, à moins qu’une tempête ne soit si meurtrière que l’on décide de retirer son nom de la liste.

Bien connue du grand public, cette nomenclature ne constitue en réalité qu’une infime partie du travail accompli par le Comité des ouragans pour sauver des vies humaines. Le Comité des ouragans réunit des experts de Services météorologiques et hydrologiques nationaux et représente l’Amérique du Nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes (Région IV de l’OMM).

«À l’approche de la saison des ouragans de 2025, les travaux du Comité des ouragans sont essentiels pour garantir l’état de préparation de tous les habitants de la Région vivant dans les bassins de l’Atlantique et du Pacifique oriental, pour assurer la communication d’alertes précoces à tous, ainsi que pour réduire l’impact de ces dangereuses tempêtes sur les vies et les biens», a déclaré le Président du Comité des ouragans et Directeur du Centre météorologique régional spécialisé (CMRS) de Miami, M. Michael Brennan.

«Depuis 1978, le Comité des ouragans de l’OMM constitue une plate-forme essentielle pour la collaboration et les partenariats opérationnels. Grâce à votre dévouement, nous avons sauvé d’innombrables vies et évité des pertes économiques se chiffrant en millions de dollars É.-U. Cependant, il suffit d’un ouragan pour mettre à mal des années de développement. Tandis que les États-Unis subissent indiscutablement les plus grosses pertes économiques, les petits États insulaires en développement et les économies fragiles sont touchés de manière disproportionnée», a déclaré la Secrétaire générale de l’OMM, Mme Celeste Saulo, dans un message vidéo adressé au Comité des ouragans réuni à San Salvador.

Non seulement le Comité a supprimé et remplacé les noms d’ouragans, mais il a également actualisé le Plan opérationnel du Conseil régional IV pour les cyclones tropicaux, qui comprend une mise à jour des critères de diffusion d’avis de cyclones tropicaux potentiels, permettant au CMRS de Miami de publier des prévisions cycloniques jusqu’à 72 heures avant les impacts. Il sera ainsi possible de disposer d’un délai de prévision encore plus long avant que les systèmes susceptibles de se transformer en tempête tropicale ou en ouragan ne touchent terre.

Dans l’Atlantique, la saison des ouragans 2024 a été la neuvième saison consécutive marquée par une activité supérieure à la moyenne, tandis que, dans le Pacifique oriental, l’activité a été inférieure à la moyenne.

Cette même année, le bassin atlantique a connu 18 tempêtes nommées. Onze de ces tempêtes étaient des ouragans (avec des vents atteignant ou dépassant 119 km/h), et cinq d’entre elles se sont transformées en ouragans majeurs de catégorie 3, 4 ou 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson, avec des vents de 178 km/h ou plus, selon l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA).

Entre 1970 et 2021, les cyclones tropicaux (terme générique incluant les ouragans), qui représentent plus de 2 000 catastrophes, ont été la principale cause des pertes humaines et économiques signalées dans le monde, selon l’Atlas de la mortalité et des pertes économiques dues aux phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes, publié par l’OMM.
Les alertes précoces promues par la communauté de l’OMM et une meilleure gestion des risques de catastrophe ont permis de réduire considérablement les pertes humaines, mais les pertes économiques vont croissant. Les cyclones tropicaux occupent donc une place centrale dans l’Initiative internationale «Alertes précoces pour tous».

Ouragan Beryl

Beryl a été l’ouragan de catégorie 5 le plus précoce jamais enregistré dans le bassin atlantique. Il a eu des répercussions désastreuses dans les Caraïbes.

Beryl a touché terre en tant qu’ouragan de catégorie 4 le 1er juillet 2024, frappant la Grenade et ses dépendances, Carriacou et Petite Martinique. Les pluies torrentielles, les vagues énormes et les vents puissants ont alors provoqué de graves inondations et des ravages considérables à Carriacou et à Petite Martinique, où plus de 98 % des habitations ont été endommagées ou détruites.

Beryl s’est également déchaîné sur la Jamaïque et la péninsule du Yucatan (Mexique), avant de toucher terre aux États-Unis en tant qu’ouragan de catégorie 1. Il est responsable de 34 décès directs dans la Région.

Les pertes humaines dans les zones les plus touchées ont heureusement été limitées grâce à des prévisions anticipées et précises et à une gestion coordonnée des risques de catastrophe aux niveaux régional et national.

Ouragans Helene et Milton

Le 26 septembre 2024, Helene s’est abattu sur les côtes de la Floride en tant qu’ouragan de catégorie 4. Il a provoqué des inondations catastrophiques dans le sud des Appalaches, des dommages considérables dus au vent depuis les côtes de la Floride jusqu’aux montagnes de Caroline du Nord, ainsi que des inondations dues aux ondes de tempête dans certaines zones de la côte ouest de la Floride.

Helene a été l’ouragan le plus meurtrier de la partie continentale des États-Unis depuis le passage de Katrina, en 2005. Il a causé plus de 248 décès, essentiellement en Caroline du Nord et en Caroline du Sud. Les dommages ont été estimés à 78,7 milliards de dollars É.-U., ce qui fait d’Helene le septième ouragan le plus coûteux de l’histoire des États-Unis (en tenant compte des valeurs de l’année 2024).

Milton a touché terre en tant qu’ouragan de catégorie 3 près de Siesta Key, en Floride, le 9 octobre 2024. Son taux d’intensification rapide était l’un des plus élevés jamais observés et il a atteint son apogée en se transformant en ouragan de catégorie 5 dans le golfe du Mexique.

Milton est à l’origine de 15 décès (dont 12 aux États-Unis) et de dommages estimés à 34,3 milliards de dollars É.-U. En Floride, il a déclenché une éruption de tornades historique et meurtrière.

Ouragan John

Le 24 septembre 2024, John a touché terre dans l’État de Guerrero, au Mexique, sous la forme d’un ouragan de catégorie 3. Il s’est ensuite transformé en tempête tropicale avant de frapper l’État de Michocán, toujours au Mexique.
John a généré des pluies torrentielles et de graves inondations dans le sud du Mexique, emportant 29 vies sur son passage. Il a endommagé plus de 150 000 habitations et causé des perturbations considérables dans les secteurs des transports et de l’énergie.

À l’aéroport d’Acapulco, les précipitations mesurées entre le 22 et le 27 septembre ont atteint 1 442 mm, soit plus que la moyenne annuelle totale.

Avec des pertes économiques s’élevant à 2,45 milliards de dollars É.-U., John est le troisième ouragan le plus coûteux à frapper la côte pacifique du Mexique, après Otis (2023) et Manuel (2013).

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

  • Clare Nullis Attachée de presse de l’OMM cnullis@wmo.int +41 79 709 13 97
  • WMO Strategic Communication Office Media Contact media@wmo.int
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