La Journée de la Terre attire l’attention sur l’action en faveur du climat

21 avril 2020

La COVID-19 exacerbe les impacts socio-économiques du changement climatique, qui s’est accéléré ces cinq dernières années

Au cours des 50 années qui se sont écoulées depuis la première célébration de la Journée de la Terre, les signes physiques du changement climatique et de ses conséquences sur notre planète se sont multipliés, et encore davantage pendant les cinq dernières années, qui ont été les plus chaudes jamais observées. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette tendance devrait se poursuivre.

La COVID-19 exacerbe les impacts socio-économiques du changement climatique, qui s’est accéléré ces cinq dernières années

Genève, le 22 avril 2020 – Au cours des 50 années qui se sont écoulées depuis la première célébration de la Journée de la Terre, les signes physiques du changement climatique et de ses conséquences sur notre planète se sont multipliés, et encore davantage pendant les cinq dernières années, qui ont été les plus chaudes jamais observées. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette tendance devrait se poursuivre.

Depuis 1970, les niveaux de dioxyde de carbone enregistrés dans une station d’observation mondiale clé ont augmenté d’environ 26 % et la température moyenne mondiale s’est élevée de 0,86 °C, pour atteindre 1,1 °C de plus qu’à l’époque préindustrielle.

global mean temperature

La température moyenne mondiale est susceptible de battre un record au cours de la prochaine période quinquennale (2020–2024), d’après les prévisions climatiques multi‑modèles relatives à la température à la proximité de la surface établies à partir des données recueillies par le Centre principal de l’OMM pour les prévisions climatiques annuelles à décennales, qui est géré par le Centre Hadley du Service météorologique britannique.

Les prévisions indiquent que de nouvelles augmentations de la température mondiale sont probables, en particulier sous les hautes latitudes et dans les régions terrestres, avec un réchauffement plus lent des océans, notamment dans l’Atlantique Nord et l’océan Austral.

La température n’est qu’un indicateur du climat parmi d’autres. Citons également le dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, la chaleur et l’acidification des océans, le niveau de la mer, le bilan de masse des glaciers et la banquise arctique et antarctique. Tous ces indicateurs font état d’une accélération du changement climatique ces cinq dernières années, d’après le rapport final sur le climat mondial en 2015–2019, publié à l’occasion de la cinquantième Journée de la Terre.

La COVID-19 pourrait entraîner une réduction temporaire des émissions de gaz à effet de serre, mais elle ne remplace pas une action durable en faveur du climat. De plus, elle compliquera le traitement des phénomènes météorologiques, climatologiques et hydrologiques dangereux, dont le changement climatique accroît la gravité.

«Certes, la COVID-19 a provoqué une grave crise sanitaire et économique au plan mondial, mais si nous ne luttons pas contre le changement climatique, le bien-être humain, les écosystèmes et les économies pourraient être menacés pendant des siècles», a annoncé le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas. «Nous devons circonscrire le changement climatique tout autant que la pandémie», a-t-il déclaré.

«Nous devons faire preuve de la même détermination et de la même unité dans notre lutte contre le changement climatique que dans celle que nous menons contre la COVID‑19. Nous devons agir ensemble dans l’intérêt de la santé et de la qualité de vie de l’humanité, non seulement dans les semaines et les mois qui viennent, mais aussi pour les nombreuses générations à venir», a-t-il insisté.

Systèmes d’alerte précoce

«Les conditions météorologiques extrêmes vont croissant, et le coronavirus ne les fera pas disparaître. Au contraire, la pandémie complique encore l’évacuation des populations et leur mise à l’abri lors des cyclones tropicaux, comme nous l’avons vu avec un cyclone tropical de catégorie 5, Harold, dans le Pacifique Sud. Et il existe un risque que les systèmes de santé trop sollicités ne soient pas en mesure de faire face à une charge supplémentaire de patients due, par exemple, à une canicule», a-t-il expliqué.

«Ce sont les populations vulnérables des pays dont les systèmes de préparation aux catastrophes sont les plus faibles qui sont les plus exposées aux risques. Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour renforcer leurs systèmes d’alerte et parer aux dangers multiples», a déclaré M. Taalas. «L’OMM soutiendra ces efforts» a-t-il précisé.

Malgré les contraintes inhérentes à la COVID-19, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux continuent d’assurer leurs services essentiels de prévision et d’alerte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Les stations de la Veille de l’atmosphère globale poursuivent également leurs activités de surveillance et jouent ainsi un rôle clé en enregistrant une réduction des principaux polluants et une amélioration de la qualité de l’air attribuables au ralentissement industriel. Cependant, les concentrations de CO2 observées dans les principales stations opérationnelles restent à des niveaux record.

Il est donc important que les plans de relance post-COVID-19 aident l’économie à retrouver une croissance plus verte. Les crises économiques précédentes ont souvent été suivies d’une reprise accompagnée d’une croissance des émissions de carbone bien plus forte qu’avant ces crises.

La Journée de la Terre met en lumière de grandes questions d’intérêt planétaire. Dès les années 1970, certains scientifiques avaient commencé à s’inquiéter, face aux concentrations croissantes de dioxyde de carbone relevées d’emblée à Mauna Loa, à Hawaï, de ce que les activités humaines commençaient déjà à perturber le climat de la planète à grande échelle.

Climat mondial en 2015–2019

Dans le cadre des activités organisées pour célébrer la Journée de la Terre, l’OMM a publié son rapport final sur le climat mondial en 2015–2019. Une version préliminaire était parue dans la perspective du Sommet Action Climat, organisé par le Secrétaire général de l’ONU en septembre 2019. Ce rapport quinquennal complète les déclarations annuelles de l’OMM sur l’état du climat.

Il confirme que la période 2015–2019 a été la plus chaude jamais constatée. La température moyenne de la planète a augmenté de 1,1 °C depuis l’époque préindustrielle et de 0,2 °C par rapport à la moyenne de la période 2011–2015. Depuis les années 1980, chaque décennie est plus chaude que la précédente.

En 1970, la température moyenne mondiale était supérieure de 0,24 °C à celle de la période préindustrielle.

temperature trend increased substantially in all regions

Gaz à effet de serre

Les niveaux atmosphériques de CO2 et d’autres gaz à effet de serre clés ont battu de nouveaux records. Ainsi, le taux de croissance du CO2 en 2015–2019 a été supérieur de 18 % à celui de la période quinquennale précédente. Le CO2 persiste dans l’atmosphère et les océans pendant des siècles. La planète est donc vouée au changement climatique, indépendamment de toute chute temporaire des émissions due à l’épidémie de coronavirus.

Les premières données pour 2019 issues d’un sous-ensemble de sites d’observation des gaz à effet de serre indiquaient que la concentration mondiale moyenne de CO2 pouvait atteindre, voire dépasser, 410 parties par million (ppm) d’ici à la fin de 2019.

D’après l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), l’observatoire de Mauna Loa enregistre des concentrations atmosphériques de CO2 record depuis le début de l’année, avec des niveaux journaliers dépassant même 415,00 ppm. Ainsi, les niveaux moyens mensuels de CO2 dans l’atmosphère s’y sont établis à 414,50 ppm en mars 2020, contre 411,97 ppm en février 2019. Mauna Loa est la plus ancienne station d’observation permanente du monde et elle est considérée de ce fait comme un site de référence du réseau de la Veille de l’atmosphère globale. Les concentrations moyennes annuelles de CO2 à Mauna Loa en 2019 ont atteint 411,44 ppm, contre 325,68 ppm lors de la première Journée de la Terre, en 1970.

Dans une autre station de référence, à Cape Grim, en Tasmanie, les niveaux moyens de CO2 ont atteint 408,3 ppm en février dernier, contre 405,66 ppm en février 2019, selon l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO). À l’observatoire d’Izaña, à Tenerife, les concentrations de CO2 sont aussi plus élevées cette année qu’à la même époque en 2019, une tendance constatée également dans les stations relevant du Système intégré d’observation du carbone (ICOS).

Autres indicateurs du changement climatique

GLOBAL MEAN SEA LEVEL

Les autres indicateurs clés font aussi état d’une poursuite et d’une accélération du changement climatique: élévation de plus en plus rapide du niveau de la mer, diminution constante de l’étendue de la banquise arctique, diminution brutale de la banquise antarctique, perte de masse glaciaire constante des glaciers et des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, et nette tendance à l’amenuisement de l’étendue du manteau neigeux de l’hémisphère Nord au printemps.

Les océans piègent davantage de chaleur. La teneur en chaleur des océans entre 0 et 700 mètres de profondeur a atteint un pic sans précédent en 2019. La hausse des températures à la surface de la mer a mis en danger la vie et les écosystèmes marins.

Effets sur la santé humaine

Les vagues de chaleur ont concerné tous les continents et constitué l’aléa météorologique le plus meurtrier de la période 2015–2019. Des records de température ont été battus dans de nombreux pays et se sont accompagnés d’incendies sans précédent, notamment en Europe, en Amérique du Nord, en Australie, dans la forêt tropicale amazonienne et dans les régions arctiques.

Selon les analyses de l’Organisation mondiale de la Santé, le risque global de maladie ou de décès lié à la chaleur s’est accru régulièrement depuis 1980, et environ 30 % de la population mondiale vit désormais dans des régions climatiques sujettes à des canicules meurtrières au moins 20 jours par an.

Les fortes pluies et les inondations qui en découlent créent des conditions favorables à l’apparition de diverses épidémies. Dans les pays où le choléra est endémique, on estime qu’1,3 milliard de personnes sont menacées. Rien qu’en Afrique, environ 40 millions de personnes vivent dans des zones exposées au choléra.

La variabilité du climat et les changements climatiques ont accru le risque global de maladies ou de décès liés au climat. En amplifiant la sécheresse, ils ont exacerbé l’insécurité alimentaire dans de nombreux endroits, en particulier en Afrique.

Impacts du climat sur les économies

Pendant la période 2015–2019, ce sont les cyclones tropicaux qui ont causé les pertes économiques les plus importantes. L’événement le plus coûteux a été l’ouragan Harvey (2017), qui a entraîné des pertes économiques estimées à plus de 125 milliards de dollars É.-U.

La hausse des températures a des répercussions négatives sur le produit intérieur brut (PIB) des pays en développement et risque de compromettre le développement.

D’après le Fonds monétaire international, pour un pays en développement à faible revenu médian dont la température moyenne annuelle s’établit à 25 °C, l’effet d’une hausse de 1 °C de la température se traduit par un recul de 1,2 % de la croissance. Les pays dont les économies devraient être fortement touchées par une augmentation de la température n’ont produit qu’environ 20 % du PIB mondial en 2016. Toutefois, ils abritent actuellement près de 60 % de la population mondiale et devraient en abriter plus de 75 % d’ici à la fin du siècle.

Global Climate 2015-2019

Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse (courriel: cnullis@wmo.int; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97).

Notes aux rédacteurs

La COVID-19 exacerbe les impacts socio-économiques du changement climatique, qui s’est accéléré ces cinq dernières années

Genève, le 22 avril 2020 – Au cours des 50 années qui se sont écoulées depuis la première célébration de la Journée de la Terre, les signes physiques du changement climatique et de ses conséquences sur notre planète se sont multipliés, et encore davantage pendant les cinq dernières années, qui ont été les plus chaudes jamais observées. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette tendance devrait se poursuivre.

Depuis 1970, les niveaux de dioxyde de carbone enregistrés dans une station d’observation mondiale clé ont augmenté d’environ 26 % et la température moyenne mondiale s’est élevée de 0,86 °C, pour atteindre 1,1 °C de plus qu’à l’époque préindustrielle.

global mean temperature

La température moyenne mondiale est susceptible de battre un record au cours de la prochaine période quinquennale (2020–2024), d’après les prévisions climatiques multi‑modèles relatives à la température à la proximité de la surface établies à partir des données recueillies par le Centre principal de l’OMM pour les prévisions climatiques annuelles à décennales, qui est géré par le Centre Hadley du Service météorologique britannique.

Les prévisions indiquent que de nouvelles augmentations de la température mondiale sont probables, en particulier sous les hautes latitudes et dans les régions terrestres, avec un réchauffement plus lent des océans, notamment dans l’Atlantique Nord et l’océan Austral.

La température n’est qu’un indicateur du climat parmi d’autres. Citons également le dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique, la chaleur et l’acidification des océans, le niveau de la mer, le bilan de masse des glaciers et la banquise arctique et antarctique. Tous ces indicateurs font état d’une accélération du changement climatique ces cinq dernières années, d’après le rapport final sur le climat mondial en 2015–2019, publié à l’occasion de la cinquantième Journée de la Terre.

La COVID-19 pourrait entraîner une réduction temporaire des émissions de gaz à effet de serre, mais elle ne remplace pas une action durable en faveur du climat. De plus, elle compliquera le traitement des phénomènes météorologiques, climatologiques et hydrologiques dangereux, dont le changement climatique accroît la gravité.

«Certes, la COVID-19 a provoqué une grave crise sanitaire et économique au plan mondial, mais si nous ne luttons pas contre le changement climatique, le bien-être humain, les écosystèmes et les économies pourraient être menacés pendant des siècles», a annoncé le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas. «Nous devons circonscrire le changement climatique tout autant que la pandémie», a-t-il déclaré.

«Nous devons faire preuve de la même détermination et de la même unité dans notre lutte contre le changement climatique que dans celle que nous menons contre la COVID‑19. Nous devons agir ensemble dans l’intérêt de la santé et de la qualité de vie de l’humanité, non seulement dans les semaines et les mois qui viennent, mais aussi pour les nombreuses générations à venir», a-t-il insisté.

Systèmes d’alerte précoce

«Les conditions météorologiques extrêmes vont croissant, et le coronavirus ne les fera pas disparaître. Au contraire, la pandémie complique encore l’évacuation des populations et leur mise à l’abri lors des cyclones tropicaux, comme nous l’avons vu avec un cyclone tropical de catégorie 5, Harold, dans le Pacifique Sud. Et il existe un risque que les systèmes de santé trop sollicités ne soient pas en mesure de faire face à une charge supplémentaire de patients due, par exemple, à une canicule», a-t-il expliqué.

«Ce sont les populations vulnérables des pays dont les systèmes de préparation aux catastrophes sont les plus faibles qui sont les plus exposées aux risques. Les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour renforcer leurs systèmes d’alerte et parer aux dangers multiples», a déclaré M. Taalas. «L’OMM soutiendra ces efforts» a-t-il précisé.

Malgré les contraintes inhérentes à la COVID-19, les Services météorologiques et hydrologiques nationaux continuent d’assurer leurs services essentiels de prévision et d’alerte 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.

Les stations de la Veille de l’atmosphère globale poursuivent également leurs activités de surveillance et jouent ainsi un rôle clé en enregistrant une réduction des principaux polluants et une amélioration de la qualité de l’air attribuables au ralentissement industriel. Cependant, les concentrations de CO2 observées dans les principales stations opérationnelles restent à des niveaux record.

Il est donc important que les plans de relance post-COVID-19 aident l’économie à retrouver une croissance plus verte. Les crises économiques précédentes ont souvent été suivies d’une reprise accompagnée d’une croissance des émissions de carbone bien plus forte qu’avant ces crises.

La Journée de la Terre met en lumière de grandes questions d’intérêt planétaire. Dès les années 1970, certains scientifiques avaient commencé à s’inquiéter, face aux concentrations croissantes de dioxyde de carbone relevées d’emblée à Mauna Loa, à Hawaï, de ce que les activités humaines commençaient déjà à perturber le climat de la planète à grande échelle.

Climat mondial en 2015–2019

Dans le cadre des activités organisées pour célébrer la Journée de la Terre, l’OMM a publié son rapport final sur le climat mondial en 2015–2019. Une version préliminaire était parue dans la perspective du Sommet Action Climat, organisé par le Secrétaire général de l’ONU en septembre 2019. Ce rapport quinquennal complète les déclarations annuelles de l’OMM sur l’état du climat.

Il confirme que la période 2015–2019 a été la plus chaude jamais constatée. La température moyenne de la planète a augmenté de 1,1 °C depuis l’époque préindustrielle et de 0,2 °C par rapport à la moyenne de la période 2011–2015. Depuis les années 1980, chaque décennie est plus chaude que la précédente.

En 1970, la température moyenne mondiale était supérieure de 0,24 °C à celle de la période préindustrielle.

temperature trend increased substantially in all regions

Gaz à effet de serre

Les niveaux atmosphériques de CO2 et d’autres gaz à effet de serre clés ont battu de nouveaux records. Ainsi, le taux de croissance du CO2 en 2015–2019 a été supérieur de 18 % à celui de la période quinquennale précédente. Le CO2 persiste dans l’atmosphère et les océans pendant des siècles. La planète est donc vouée au changement climatique, indépendamment de toute chute temporaire des émissions due à l’épidémie de coronavirus.

Les premières données pour 2019 issues d’un sous-ensemble de sites d’observation des gaz à effet de serre indiquaient que la concentration mondiale moyenne de CO2 pouvait atteindre, voire dépasser, 410 parties par million (ppm) d’ici à la fin de 2019.

D’après l’Administration américaine pour les océans et l’atmosphère (NOAA), l’observatoire de Mauna Loa enregistre des concentrations atmosphériques de CO2 record depuis le début de l’année, avec des niveaux journaliers dépassant même 415,00 ppm. Ainsi, les niveaux moyens mensuels de CO2 dans l’atmosphère s’y sont établis à 414,50 ppm en mars 2020, contre 411,97 ppm en février 2019. Mauna Loa est la plus ancienne station d’observation permanente du monde et elle est considérée de ce fait comme un site de référence du réseau de la Veille de l’atmosphère globale. Les concentrations moyennes annuelles de CO2 à Mauna Loa en 2019 ont atteint 411,44 ppm, contre 325,68 ppm lors de la première Journée de la Terre, en 1970.

Dans une autre station de référence, à Cape Grim, en Tasmanie, les niveaux moyens de CO2 ont atteint 408,3 ppm en février dernier, contre 405,66 ppm en février 2019, selon l’Organisation de la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (CSIRO). À l’observatoire d’Izaña, à Tenerife, les concentrations de CO2 sont aussi plus élevées cette année qu’à la même époque en 2019, une tendance constatée également dans les stations relevant du Système intégré d’observation du carbone (ICOS).

Autres indicateurs du changement climatique

GLOBAL MEAN SEA LEVEL

Les autres indicateurs clés font aussi état d’une poursuite et d’une accélération du changement climatique: élévation de plus en plus rapide du niveau de la mer, diminution constante de l’étendue de la banquise arctique, diminution brutale de la banquise antarctique, perte de masse glaciaire constante des glaciers et des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, et nette tendance à l’amenuisement de l’étendue du manteau neigeux de l’hémisphère Nord au printemps.

Les océans piègent davantage de chaleur. La teneur en chaleur des océans entre 0 et 700 mètres de profondeur a atteint un pic sans précédent en 2019. La hausse des températures à la surface de la mer a mis en danger la vie et les écosystèmes marins.

Effets sur la santé humaine

Les vagues de chaleur ont concerné tous les continents et constitué l’aléa météorologique le plus meurtrier de la période 2015–2019. Des records de température ont été battus dans de nombreux pays et se sont accompagnés d’incendies sans précédent, notamment en Europe, en Amérique du Nord, en Australie, dans la forêt tropicale amazonienne et dans les régions arctiques.

Selon les analyses de l’Organisation mondiale de la Santé, le risque global de maladie ou de décès lié à la chaleur s’est accru régulièrement depuis 1980, et environ 30 % de la population mondiale vit désormais dans des régions climatiques sujettes à des canicules meurtrières au moins 20 jours par an.

Les fortes pluies et les inondations qui en découlent créent des conditions favorables à l’apparition de diverses épidémies. Dans les pays où le choléra est endémique, on estime qu’1,3 milliard de personnes sont menacées. Rien qu’en Afrique, environ 40 millions de personnes vivent dans des zones exposées au choléra.

La variabilité du climat et les changements climatiques ont accru le risque global de maladies ou de décès liés au climat. En amplifiant la sécheresse, ils ont exacerbé l’insécurité alimentaire dans de nombreux endroits, en particulier en Afrique.

Impacts du climat sur les économies

Pendant la période 2015–2019, ce sont les cyclones tropicaux qui ont causé les pertes économiques les plus importantes. L’événement le plus coûteux a été l’ouragan Harvey (2017), qui a entraîné des pertes économiques estimées à plus de 125 milliards de dollars É.-U.

La hausse des températures a des répercussions négatives sur le produit intérieur brut (PIB) des pays en développement et risque de compromettre le développement.

D’après le Fonds monétaire international, pour un pays en développement à faible revenu médian dont la température moyenne annuelle s’établit à 25 °C, l’effet d’une hausse de 1 °C de la température se traduit par un recul de 1,2 % de la croissance. Les pays dont les économies devraient être fortement touchées par une augmentation de la température n’ont produit qu’environ 20 % du PIB mondial en 2016. Toutefois, ils abritent actuellement près de 60 % de la population mondiale et devraient en abriter plus de 75 % d’ici à la fin du siècle.

Global Climate 2015-2019

Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec Clare Nullis, attachée de presse (courriel: cnullis@wmo.int; tél. port.: +41 (0)79 709 13 97).

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