Des pays s'engagent lors de la COP26
Glasgow, 3 novembre 2021: À la COP26, en cette «Journée de la finance», l'Organisation météorologique mondiale (OMM), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) ont annoncé la création du mécanisme de financement des observations systématiques (SOFF).
Ce nouveau mécanisme de financement jettera les bases d'un renforcement de l'action climatique au niveau mondial et contribuera à la réalisation de l'un des principaux objectifs de la COP26, à savoir accroître d’urgence le financement dans le domaine du climat pour soutenir les efforts d'adaptation et d'atténuation déployés par les pays en développement.
Le SOFF a été créé afin de résoudre le problème posé de longue date par le manque d'observations météorologiques et climatologiques en provenance des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement. Il renforcera la réponse internationale au changement climatique en comblant les lacunes en matière de données, lesquelles limitent notre compréhension du climat. Ces lacunes affectent notre capacité à prévoir les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur, et à nous y adapter.
Les trois organismes à l'origine du SOFF, l'OMM, le PNUD et le PNUE, ont signé un protocole d'accord qui établit officiellement le SOFF comme fonds d'affectation spéciale pluripartenaire des Nations Unies.
«Il est essentiel de combler les importantes lacunes en matière de données météorologiques et climatologiques de base, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés, pour que les efforts d'adaptation et les investissements gagnent en efficacité», a souligné le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.
De fait, «aujourd'hui, moins de 10 % des observations météorologiques et climatologiques de base nécessaires sont disponibles dans les États insulaires en développement et les pays les moins avancés», a déclaré le Secrétaire général de l'OMM, M. Petteri Taalas.
La mise en œuvre du SOFF bénéficiera non seulement aux pays les plus vulnérables, mais aussi à tous les pays du monde. Combler les lacunes en matière de données permettra d'améliorer les prévisions météorologiques, les systèmes d'alerte précoce et les informations climatologiques au niveau mondial.
Les observations météorologiques et climatologiques rendues possibles par le SOFF sont cruciales pour que la communauté internationale puisse bénéficier des 162 milliards de dollars É.-U. d'avantages socio-économiques que peuvent apporter chaque année des prévisions météorologiques et climatiques plus précises.
Le SOFF «apportera des avantages tangibles à bien des égards: diminution du nombre de décès, amélioration de la gestion des catastrophes, augmentation des moyens de subsistance, protection de la biodiversité, amélioration de la sécurité alimentaire et de l'approvisionnement en eau et stimulation de la croissance économique», a précisé Inger Andersen, Directrice exécutive du PNUE.
Selon Achim Steiner, Administrateur du PNUD, il est urgent de renforcer les bases sur lesquelles reposent les efforts d'adaptation. «Alors que les changements climatiques s'aggravent, la mise en place du SOFF est une condition préalable pour aider les communautés vulnérables à anticiper les problèmes, à s'adapter aux effets des changements climatiques et à développer une résilience indispensable», a-t-il indiqué.
Consciente de la valeur du SOFF, la communauté internationale s'est engagée en sa faveur et un premier groupe de pays et d'organisations a annoncé son soutien financier, notamment le Danemark, la Norvège, le Fonds nordique de développement, l'Autriche et le Portugal.
Le Ministre danois du développement et de la coopération nordique, Flemming Møller Mortensen, a déclaré que la communauté internationale était prête à mettre ses actes en accord avec ses paroles et à se mobiliser pour le financement climatique et la recherche d'un meilleur équilibre entre adaptation au changement climatique et atténuation de ses effets. «Avant de pouvoir commencer à nous adapter, nous devons disposer de données solides sur le temps et le climat», a-t-il toutefois fait remarquer. L'Ambassadeur danois pour le climat, Tomas Anker Christensen, a souligné que «les observations météorologiques et climatologiques [étaient] fondamentales pour aider à prévenir, à réduire au maximum et à traiter les pertes et les dommages imputables au climat, en particulier dans les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés».
Le Secrétaire général du Ministère fédéral des affaires européennes et internationales d’Autriche, Peter Launsky, a salué la mise en place du SOFF, y voyant une «réponse novatrice à un défi mondial». Quant au Secrétaire d'État norvégien, Bjørg Sandkjær, il a déclaré que la Norvège était convaincue que le SOFF permettrait «de développer l'ensemble de la chaîne de valeur, de la collecte des données d'observation à l'utilisation finale, tant pour l'agriculteur que pour le décideur».
La Suisse s'est également félicitée de la création du SOFF et a confirmé l'octroi d'un soutien financier pour la mise en place du secrétariat du SOFF à Genève dans la phase de démarrage. En outre, plusieurs pays, dont le Canada, l'Espagne, la France, la Suède et la Turquie, ont exprimé leur soutien résolu et étudient la possibilité de contribuer financièrement au SOFF dans un avenir proche.
Après la phase de mise en route, le SOFF devrait commencer ses activités en juin 2022. Au cours de ses trois premières années d’existence, le SOFF aidera 55 pays à remédier à leur déficit d'observations météorologiques et climatologiques, notamment par la rénovation ou la création d'environ 400 stations de collecte de données, ce qui permettra aux pays concernés de produire et d'échanger au niveau international des données qui font aujourd'hui défaut.
Le Premier Ministre fidjien, Frank Bainimarama, a souligné que ce nouveau mécanisme de financement était d’une importance vitale pour les pays les plus vulnérables, notamment les petits États insulaires, qui sont en première ligne dans la lutte contre le changement climatique. «La préparation aux catastrophes et la résilience face à ces catastrophes vont de pair et devraient être améliorées grâce au SOFF, conçu pour soutenir les pays vulnérables comme les Fidji», a-t-il dit.
L'intensification des efforts visant à renforcer la résilience des pays vulnérables est d'autant plus urgente que le niveau des émissions de gaz à effet de serre dans le monde est alarmant, a souligné le Premier Ministre de Cabo Verde. «Même des actions audacieuses d'atténuation ne peuvent nous préserver des effets importants du changement climatique dans les décennies à venir. Mais nous ne pouvons pas nous y adapter de manière satisfaisante si nous ne pouvons pas prévoir de manière satisfaisante. Et nous ne pouvons pas prévoir si nous ne disposons pas de données suffisantes», a-t-il ajouté.
Lors de la clôture de l'événement annonçant le SOFF, Selwin Hart, Sous-Secrétaire général et Conseiller spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l'action climatique, a accueilli avec satisfaction la création du SOFF, laquelle est «un exemple de ce que les Nations Unies peuvent faire quand elles sont à leur meilleur niveau: travailler ensemble, avec de nombreuses parties prenantes à travers le monde». «L'adaptation au changement climatique ne dépend pas d'un seul d'entre nous, ni même de certains d'entre nous, mais de nous tous; nous devons travailler ensemble pour les gens et la planète», a-t-il conclu.
Notes à l’intention des rédacteurs
Vous pouvez suivre la présentation du mécanisme de financement des observations systématiques ici.
Pour de plus amples renseignements, veuillez prendre contact avec M. Markus Repnik (courriel: mrepnik@wmo.int)