Appel à la protection des fréquences radioélectriques indispensables à l’observation de la Terre

27 juin 2019

Le Congrès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a souligné la nécessité de protéger les fréquences radioélectriques allouées aux services sur lesquels reposent les observations portant sur le système terrestre. La remise en question de ces allocations de fréquences est préjudiciable aux prévisions météorologiques et aux services d’alerte et met donc en péril la vie des personnes.

Le Congrès de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a souligné la nécessité de protéger les fréquences radioélectriques allouées aux services sur lesquels reposent les observations portant sur le système terrestre. La remise en question de ces allocations de fréquences est préjudiciable aux prévisions météorologiques et aux services d’alerte et met donc en péril la vie des personnes.

Le Congrès météorologique mondial a adopté une résolution dans laquelle il exprime «sa grande préoccupation devant la menace permanente que fait peser l’essor des autres services de radiocommunication sur plusieurs bandes de fréquences attribuées aux services des auxiliaires de la météorologie, de météorologie par satellite, d’exploration de la Terre par satellite (SETS) et de radiolocalisation (radars météorologiques et radars profileurs de vent)».

Organe de décision suprême de l’OMM, le Congrès se réunit tous les quatre ans. La teneur de sa résolution traduit la vive inquiétude que suscite, chez la communauté météorologique mondiale et les spécialistes de l’observation de la Terre, la concurrence croissante à laquelle on assiste pour l’attribution des bandes de fréquences.

Les services de prévision et d’alerte exploités par les Membres de l’OMM revêtent une importance cruciale pour la protection des personnes et des biens contre les aléas naturels tels que les cyclones tropicaux. La diffusion opportune d’alertes de ce type a permis de réduire considérablement les pertes en vies humaines en quelques dizaines d’années.

Or, cette évolution positive découle directement de l’utilisation des radiofréquences pour la télédétection, les données obtenues venant alimenter les systèmes de prévision numérique du temps. Les prévisions sont donc de plus en plus précises et portent sur des échéances plus longues.

Le spectre radioélectrique est toutefois soumis à des pressions croissantes liées aux technologies sans fil et à d’autres applications, notamment les télécommunications mobiles internationales (IMT) qui font appel à de nouvelles techniques telles que la 5G.

La Congrès a indiqué qu’il n’était pas opposé à l’attribution de fréquences aux nouvelles technologies comme la 5G, mais que si l’on n’imposait pas de limites aux rayonnements indésirables engendrés par ces nouvelles techniques de télécommunication, les activités de télédétection s’en ressentiraient lourdement. Nombre des bénéfices obtenus grâce aux services d’alerte aux risques naturels pourraient disparaître de ce fait et le bilan matériel et humain imputable à ces aléas pourrait repartir à la hausse.

La principale source de préoccupation est la bande de fréquences «passive» 23,6–24 GHz pour les observations satellitaires, adjacente à la bande 24,25–27,5 GHz pour la 5G qui fait l’objet de discussions. Les études actuelles de l’UIT-R concernant toutes les bandes de fréquences révèlent que seule une réduction conséquente des rayonnements indésirables des IMT-2020 peut protéger les capteurs SETS (passifs), en particulier pour la bande de fréquences «passive» 23,6-24 GHz.

Par sa résolution, le Congrès de l’OMM prie instamment l’Union internationale des télécommunications (UIT) et les administrations de ses États Membres:

  • De garantir la disponibilité et la protection absolue des bandes de fréquences radioélectriques qui, du fait de leurs caractéristiques physiques, constituent une ressource naturelle unique pour les mesures de l’atmosphère et de la surface terrestre effectuées par des détecteurs aérospatiaux passifs, ces bandes étant d’une importance primordiale pour la recherche et l’exploitation dans les domaines du temps, de l’eau et du climat;
  • De prêter toute l’attention voulue aux besoins de l’OMM concernant les fréquences radioélectriques et les dispositions réglementaires pertinentes pour la recherche et l’exploitation météorologiques et environnementales connexes;

L’OMM et l’UIT collaborent étroitement depuis de nombreuses années pour protéger ces fréquences radioélectriques particulières via le Règlement des radiocommunications de l’UIT, mais il appartient à leurs Membres de prendre acte des études scientifiques et d’assurer une protection adéquate sur la durée.

Dans sa résolution, le Congrès souligne:

  • L’importance primordiale que les services de radiocommunication revêtent pour les activités météorologiques et les activités environnementales connexes requises pour la détection et l’alerte précoce ainsi que pour la prévention des catastrophes naturelles ou technologiques (c’est-à-dire causées par l’homme) et l’atténuation de leurs effets, pour la sécurité des personnes et des biens, la protection de l’environnement, l’étude des changements climatiques et la recherche scientifique,
  • L’importance des informations fournies par les systèmes d’exploration de la Terre et en particulier les systèmes météorologiques pour un large éventail de secteurs d’activité tels que l’agriculture, les transports, la construction et le tourisme,
  • L’importance vitale de l’attribution de bandes de fréquences radioélectriques appropriées pour l’exploitation des systèmes d’observation météorologique en surface, et notamment des radiosondes, des radars météorologiques, des radiomètres et des radars profileurs de vent,
  • L’importance vitale de l’attribution de bandes de fréquences radioélectriques appropriées pour l’exploitation des satellites météorologiques et des satellites de recherche-développement, y compris pour la télédétection, la collecte de données et les liaisons de diffusion,
  • Les répercussions de la perte de radiofréquences essentielles réservées à la météorologie sur les services fournis par les Membres à l’appui des activités économiques susmentionnées ainsi que sur la protection des personnes et des biens, et l’érosion potentielle de tels services;
  • Les répercussions de la mise en service des futures technologies de transmission commerciale (par exemple la technologie 5G qui utilise la bande de 24 GHz) sur l’aptitude des Membres à suivre de près et prévoir les variables relatives aux ressources en eau disponibles.
Partager :